En l’absence de Laëtitia Philippe, blessée à l’épaule, Solène Durand (20 ans) gardait les buts du MHSC le week-end passé et devrait faire de même ce samedi sur la pelouse du PSG (14h30, 14e journée de D1). L’occasion pour la jeune montpelliéraine d’évoquer la saison de son club et le statut si particulier d’habituelle doublure.
En premier lieu, quel regard portes-tu sur le début de saison de l’équipe ?
Il est en deçà de nos objectifs. On a enchaîné pas mal de matchs nuls, ce qui nous a fait perdre des points mais ces matchs nuls ont eu des physionomies différentes : Lors des deux premiers contre Rodez et Guingamp on n’arrivait pas à poser notre jeu alors que contre Metz et Soyaux le contenu des matchs a été bien meilleur. On a eu des occasions mais sans parvenir malheureusement à concrétiser. C’est un début de saison mitigé avec des scénarios frustrants mais j’ai confiance en l’équipe et je suis persuadée que l’on parviendra à remonter la pente.
Comment l’as-tu vécu ?
Quand tu es sur le banc c’est un peu compliqué, encore plus pour une gardienne puisque, contrairement à une joueuse de champ, tu ne peux pas rentrer en cours de match pour aider l’équipe, à moins d’une blessure ou d’une expulsion. C’est frustrant car on ne peut pas faire grand chose. J’essayais donc d’aider l’équipe du mieux possible en étant proche des joueuses et en les encourageant.
Justement on dit toujours que le rôle de deuxième gardienne est très spécifique notamment dans le domaine de la vie de groupe…
Ça dépend de la personnalité de chacun. Tous les gardiens remplaçants ne sont peut être pas dans la même optique que moi. Pour ma part, j’ai toujours eu ce caractère là, j’aime aider les autres et je fais tout pour l’équipe… J’ai fait donc tout mon possible pour les aider. Pour moi l’équipe passe avant moi. Je m’entends bien avec tout le monde, je suis assez ouverte donc j’essaie de faire rire quand le groupe en a besoin mais aussi de les remonter à bloc quand je sens qu’elles en ont besoin. J’essaie de les regrouper vers notre objectif commun. Ça passe par mettre de la bonne humeur, mais aussi par le travail pour essayer d’aller le plus haut possible.
D’où te vient ce côté fédérateur ?
De ma mère je pense qui m’a beaucoup appris à ce niveau là. Je suis comme ça depuis toute petite. J’ai eu la chance de connaître des coachs qui mobilisaient beaucoup leur groupe et j’ai essayé de prendre un peu de chacun d’eux.
Comment as-tu vécu la Coupe du Monde des moins de 20 ans que tu as disputé cet été au au Canada avec l'Equipe de France en compagnie de 3 autres Montpelliéraines (Lindsey Thomas, Claire Lavogez et Sandie Toletti / Photo ci-dessus) ?
Le bilan est un peu mitigé. J’ai toujours rêvé de faire une Coupe du Monde, ça a été une très belle aventure donc par rapport à ça je suis très contente d’autant que nous avons ramené une médaille ; ce n’est pas donné à tout le monde. Cependant, je ne peux m’empêcher d’être un peu déçue car on perd en demi-finale face à l’Allemagne sur une erreur de ma part. ça me laisse beaucoup de regrets. Quand je vois la qualité de notre match contre les Allemandes, futures championnes du Monde, je me dis qu’on aurait pu aller au bout. Suite à cette erreur là j’ai passé quelques nuits blanches et je suis assez mitigée car je n’ai pas fait la Coupe du Monde que j’aurai voulu.
Avec la blessure de Laetitia Philippe tu as retrouvé une place de titulaire contre Lyon le week-end dernier contre Lyon…
Au poste de gardienne, le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres. Ça fait malheureusement partie des spécificités et de la difficulté du poste. Désormais c’est à moi de saisir ma chance et de prouver que je peux être titulaire. J’aborde ce défi avec beaucoup d’envie, de détermination et de plaisir. Pour mon retour contre Lyon, je me suis sentie plutôt bien. Il est évident que j’ai quelques repères à récupérer, notamment au niveau du placement mais je vais essayer de régler ces détails et d’apporter quelques améliorations avec Julien (Gibert), l’entraîneur des gardiennes.
Avec le recul. Quelle analyse fais-tu du match face à Lyon dimanche dernier (défaite 5-1 du MHSC)
Prendre 5 buts, c’est dur… Je pense qu’on a fait douter Lyon durant les 30 premières minutes, on s’est procuré des occasions, à 0-0 puis à 0-1…. Après, contre ce genre d’équipe, chaque erreur se paie cash… Il faut être honnête, Lyon est encore un cran au-dessus. On va essayer de s’en rapprocher au fur et à mesure. Il faut continuer à travailler.
Comment abordes-tu le match contre le PSG ce week-end ?
Ce sera un match difficile, c’est certain, d’autant plus dans la capitale mais on va tout faire pour terminer l’année sur une bonne note en essayant de faire un bon résultat là-bas. A nous d’essayer de gommer les erreurs faites contre Lyon et s’appuyer sur les aspects positifs de cette rencontre pour faire quelque chose de bien dans la capitale. Paris possède de très fortes individualités capables de faire la différence à tout moment à l’image de ce qu’a fait Allushi contre Lyon par exemple. Ce sera très dur mais pas impossible
A l’aller justement, malgré la défaite (0-1, 89e), vous aviez sans doute fait votre meilleur match de la saison
Oui. On s’est procuré des occasions, elles aussi… Il y avait eu beaucoup de duels, de densité physique car le PSG possède un fort potentiel athlétique mais nous avions réussi à les contrarier… Tout est possible. Ce sera à nous de rester concentrées jusqu’au bout… Après, on en revient toujours à la même chose : Si on marque en premier, le match sera sans doute différent. Il y a peut-être un coup à faire
Pour conclure, comment vois-tu la suite de la saison ?
Aujourd’hui je vis au jour le jour, match après match. Concernant les objectifs du club, ce sera difficile de les atteindre en championnat même si, tant que mathématiquement c’est possible, on peut toujours y arriver. La saison est encore longue, ensuite tout dépendra de nos confrontations directes avec Juvisy. Il y a aussi la Coupe de France qui arrive c’est un objectif très important. C'est un trophée qui tient vraiment à cœur au Président.
