Après le bon match nul à Paris, René Girard, le coach montpelliérain, tient à féliciter ses joueurs mais aussi à les centrer sur l'objectif de battre Lens ce week-end.
René, ce match nul à Paris est un bon point, non ?
Je crois que ce match est dans la continuité de ce que nous faisons ces derniers temps. On est un peu trop avancé dans la saison pour parler d'un match référence mais cette performance est une bonne piqure de rappel. En soit, ce n'est qu'un point mais sur le plan psychologique, c'est un bon point. C'est le genre de match qui permet au groupe de prouver des choses et de se prouver des choses. C'est le plus important.
Ce scénario a été assez fou quand même...
J'ai revu le match et cela me conforte dans ce que j'ai pensé. Je pense qu'on n'a pas loupé notre début de match. C'est un fait de jeu qui fait basculer la rencontre. Ce "une-deux" avec l'arbitre qui entraine le but change les choses mais ce sont des choses qui arrivent. Mais c'est vrai que cet évènement associé au but contre son camp de Mapou fait qu'on se pose des questions à un moment donné. On se demande si l'on ne va pas vivre une soirée catastrophe car parfois dans le football, ça arrive. On s'est ensuite frottés à l'arrogance du public parisien qui faisait les "olés-olés" à 2-0. Ca nous a fait réagir. Et puis, j'ai senti mon équipe bien revenir dans le dernier quart d'heure. Je me suis servi de ça à la mi-temps. On sentait tous qu'il y avait quelque chose à faire en seconde période. Ce but rapide, dès le retour des vestiaires, nous a vraiment reboosté. Et malgré l'expulsion de Cécé (Jeunechamp), on a continué d'y croire et on s'est accroché. Les garçons ont été au fond d'eux même et ont su puiser dans leurs ressources. C'est la réaction d'une bête blessée mêlée aux qualités des joueurs de cette équipe. Ce résultat est positif mais il faut maintenant le laisser derrière et passer à autre chose. Il faut être très vigilant.
D'autant plus que le calendrier qui se profile semble moins compliqué que les récents matchs effectués...
Un calendrier chargé nous attend. Je pense que notre calendrier n'est ni plus simple, ni plus compliqué que celui des autres équipes. Même si c'est vrai que ce week-end il y a OM - PSG et un Lyon - Rennes entre équipes du haut de tableau. Mais il ne faut pas croire que le match contre Lens est déjà gagné. Car c'est une équipe en réel danger qui va venir se battre pour prendre quelque chose. C'est un match très compliqué. A l'aller, ils avaient fait un très bon match et on avait pris une bonne fessée. Il faut se rappeler de ça et être humble. On a plus à perdre qu'à gagner dans ce type de rencontre. Ce n'est pas comme lorsque l'on reçoit Rennes en position de leader ou qu'on se déplace au Parc des Princes. Tomber dans la facilité serait une grave erreur.
Ce doublé doit faire du bien à Olivier Giroud...
Olivier a fait une sortie difficile contre Rennes. On sait qu'à ce poste- là, la réussite est importante. Il y a des périodes où on enchaine les buts et d'autres de disette où l'on ne marque pas. Chaque buteur sait qu'il y a des périodes à gérer mais Olivier a toujours bossé dur aux entrainements. Et puis il est à 9 buts en championnat, 11 toutes compétitions confondues. Je trouve que c'est bien. C'est sûr, il peut mieux faire et il le sait mais il met beaucoup d'énergie dans les matchs et il doit faire face à des défenseurs costauds, rigoureux et très solides. Mais il sait aussi qu'il évolue désormais en Ligue 1 et qu'il doit se remettre en question en permanence.
Un mot sur votre prolongation de contrat signée cette semaine. Pourquoi maintenant ?
Il n'y avait pas le feu, mais si je l'ai fait maintenant c'est que mon désir était de rester ici. Je ne voulais pas attendre les sollicitations car je trouve cela plus perturbant que motivant. Je pense que les deux parties voulaient continuer l'aventure ensemble. A partir de là... Et puis, ici, j'ai trouvé un cadre où on peut préparer la saison suivante de manière tranquille et sans se presser. Maintenant que j'ai prolongé, on va tout passer en revue et on va d'abord s'attaquer à ce que je considère comme le meilleur recrutement, celui de garder nos propres joueurs. Dans le football, c'est difficile quand on travaille dans la précipitation. Là, on va avoir deux ou trois mois pour planifier tout ça avec comme objectif de continuer de faire grandir ce club. Nos premiers pas en L1 on prouvé qu'on avait notre place dans cette catégorie.
Vos problèmes avec le président Nicollin sont donc réglés.
Si j'avais eu un problème avec le Président, vous me connaissez, je l'aurai dit. Louis Nicollin est le Président de ce club, il a le droit de dire ce qu'il a envie. Je pense que cette histoire ne doit pas prendre plus d'importance qu'elle ne le mérite. Si j'ai prolongé, c'est que je me sens bien ici. Je n'ai pas de soucis avec Louis Nicollin. Le seul que j'ai, c'est celui de bien terminer la saison. Nous avons encore notre mot à dire en Championnat avant de nous plonger dans cette finale de Coupe de la Ligue qui nous attend le 23 avril.
