Luna Gevitz : « Un moment fort d’une carrière »

La défenseuse danoise du MHSC s’apprête à vivre, à 29 ans, sa première Coupe du Monde. Un moment qu’elle attend avec délice. Rencontre et présentation avant le 1^er match des Scandinaves, ce samedi 22 juillet contre la chine

Quel effet ça fait de se dire qu’on va disputer une Coupe du Monde ?
C’est une des plus grandes choses que tu peux réaliser en tant que joueuse de football. C’est une fierté et un honneur d’être sélectionnée et de pouvoir représenter mon pays lors d’une compétition mondiale. J’ai pris part à 2 championnats d’Europe avec la sélection (lors de l’édition 2017, nous avions même perdu 2-1 en finale contre les Pays-Bas). J’ai également pris part au dernier Euro en Angleterre, mais ce sera ma première Coupe du Monde. C’est un moment fort d’une carrière et forcément un instant particulier.

Comment abordes-tu cet événement ? 
Je suis contente. Il y a du plaisir derrière, mais aussi des mois de préparation. On se demande ce qu’on peut faire pour être le meilleur, donc on communique avec le staff, c’est déjà dans la tête on est préparée mais il en reste beaucoup.

Comment votre campagne de qualification pour ce mondial s’est-elle déroulée ?
Nous avons battu Malte, l’Azerbaïdjan et le Monténégro, tandis que la double confrontation avec la Russie (qui était également dans notre groupe de qualification), n’a pas eu lieu en raison de la situation géopolitique. Nous avons également disputé plusieurs matchs amicaux face à des équipes de plus gros calibres afin d’être les plus prêtes possibles pour cette phase finale.

Quelle est la place du football féminin au Danemark ?
Le Football est le sport le plus pratiqué chez nous, devant le handball et le badminton je pense. On a beaucoup de diversité sportive dans notre pays et le football féminin est à mon sens encore plus au Danemark que dans les autres pays scandinaves. Notre championnat national n’est cependant pas aussi relevé que les plus grandes ligues européennes et, du coup, très peu de joueuses de la sélection évoluent dans notre championnat national. C’est un peu dommage.

Si tu devais décrire cette sélection nationale danoise, comment le ferais-tu ?  
Nous sommes une équipe qui aime avoir le ballon et le contrôle du jeu. Notre style de jeu est fait de passes plutôt courtes. Notre effectif contient beaucoup de jeunes joueuses talentueuses ; du coup, on manque parfois un peu de maturité à des moments clés, mais ça fait partie de l’apprentissage et c’est de bon augure pour l’avenir. 

Tu en es aussi l’une des plus expérimentées… 
J’ai un rôle de leader dû à mon expérience car je suis en sélection depuis 2014, même si je n’aiu pas beaucoup de temps de jeu ces derniers temps. Je suis dans le partage avec les jeunes, notamment lors des entraînements, même si j’aimerais parfois jouer un peu plus (sourire). Au-delà de ça, je me sens fière de pouvoir représenter mon pays, sur le terrain et dans le monde.

Quels sont tes meilleurs souvenirs avec la sélection ?
Je dirai la finale de 2017. Après la compétition, lorsque nous sommes rentrées au pays, j’ai vraiment senti que tout le Danemark était derrière nous. On s’est retrouvé sur le balcon de la mairie de Copenhague…. Tous les supporters étaient devant nous… un moment très fort.

Un mot sur vos adversaires lors du premier tour de ce mondial : la Chine, Haïti et l’Angleterre…
C’est un groupe compliqué mais nous aurons notre carte à jouer. On y retrouve les Anglaises, championnes d’Europe en titre, que l’on connait assez bien. La Chine est aussi très forte mais c’est un autre type de football. Enfin, il y a Haïti et les retrouvailles avec Nérilia. Il faudra cependant s’en méfier car c’est une équipe qui peut faire mal. Nous devrons être vigilantes défensivement, pour contenir leurs attaquantes comme Nérilia (Mondésir) mais aussi Melchie Dumornay.

Ça fait quoi de se dire qu’on va croiser Nérilia (Mondésir), qui est ta coéquipière au MHSC ?
Je suis très contente pour elle que Haïti ait pu se qualifier. C’est très drôle qu’on se retrouve sur le terrain lors d’une Coupe du Monde. Ça va être un grand plaisir.

Quels sont tes objectifs personnels et collectifs pour cette compétition ? 
J’espère que le groupe va progresser, c’est le plus important. Ensuite, on verra au fil de la compétition comme cela se déroule et où ça va nous mener. Sur un plan plus personnel, j’espère pouvoir jouer et sentir la passion d’une Coupe du Monde. 

Quel regard portes-tu sur ta saison au MHSC ?
C’était une grande émotion pour moi de revenir à Montpellier. C’est ici que j’ai vécu ma 1^ère expérience à l’étranger et je suis foncièrement heureuse d’être revenue. Je ne le regrette pas. Collectivement, nous avons vécu une saison faîte de hauts et de bas, mais je sens que le groupe et le club ont vraiment envie de bien faire. C’est un super défi d’être ici. Je pense que nous avons appris de nos erreurs cette année et que nous ferons encore mieux la saison prochaine.