A l’heure du dernier match à domicile, ce dimanche face à l’AS Monaco (21h), le Président Laurent Nicollin tire le bilan de la saison qui s’achève et se projette déjà sur la suivante qui sera notamment marquée par les 50 ans du club.
L’exercice 2023-2024 touche à sa fin. Quel bilan tirez-vous d’une saison comme celle-là ?
À partir du moment où le maintien est au bout, il y a déjà la satisfaction d’évoluer une année de plus en Ligue 1, surtout après une saison où nous avons vécu beaucoup de péripéties. Le dénouement est bon et j’espère que nous terminerons le plus haut possible au classement pour préparer la saison prochaine de la meilleure des façons.
Quel bilan tirez-vous sur le plan sportif ?
La saison n’est pas totalement finie, donc c’est compliqué de faire un bilan complet. On ne va pas le ressasser une nouvelle fois mais la non-victoire contre Clermont, avec tous les événements qu’il y a eu ensuite, ont fortement chamboulé notre saison sportive. Ce match à rejouer et ce point de suspension nous ont fait beaucoup de mal. On ne saura jamais si on aurait fait mieux ou pire. Désormais, il faut effacer ça, se vider la tête et repartir sur une nouvelle saison, en espérant faire aussi bien, voire mieux, que ce que nous avons fait cette année.
Il n’a pas été rare d’entendre cette saison que le club se cachait derrière cette histoire du pétard. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Ce n’est pas se cacher, ce sont des faits. Il n’y a que ceux qui n’ont jamais géré un club ou qui n’ont jamais joué au football – où les plus jeunes qui manquent d’expérience – pour se permettre de dire de telles choses. Je suis tout à fait d’accord sur le fait qu’il ne faut pas se réfugier derrière cette histoire de pétard, mais c’est un fait que ça a coupé une dynamique. Il est indéniable que cette non-victoire a fait un mal fou dans les têtes du staff et des joueurs et que le fait de rejouer ce match et d’avoir un point de pénalité a créé chez nous un profond sentiment d’injustice. Je concède que ce sentiment d’injustice doit parfois te pousser à regagner contre cet adversaire mais, malheureusement, nous n’avons battu Clermont ni au match aller, ni au match retour. Je ne me réfugie pas derrière quoi que ce soit, je ne fais que dire des faits. Quand je fais une connerie, je n’hésite pas à l’assumer et quand je fais les choses bien, j’ai l’humilité de le garder pour moi. A mon sens, la seule critique qui peut être formulée est de dire que l’on n’a pas su retrouver assez rapidement une nouvelle dynamique. Elle est intervenue uniquement à partir du match de Nice mais c’est déjà une bonne chose parce que ça nous a permis de remonter au classement. Ce succès sur la Côte d’Azur nous a reboostés et nous a fait beaucoup de bien dans la course au maintien.
Vous avez aussi fait un choix fort en maintenant Michel Der Zakarian à son poste, même lorsque les résultats étaient difficiles…
Je ne me suis même pas posé la question de cesser ma collaboration avec Michel Der Zakarian. Certaines personnes se permettent de dire des choses et ont peut-être pu envisager cela mais ça ne m’a même pas effleuré l’esprit une seule minute de ne pas garder Michel.
Il n’a d’ailleurs pas hésité à lancer certains jeunes joueurs dont Lucas Mincarelli ou bien encore à faire jouer plus régulièrement Enzo Tchato…
Nous sommes un club formateur. Nous avons un coach qui, dans son fonctionnement, fait confiance à son groupe et aux anciens, mais si les jeunes ont de la qualité et qu’ils montrent qu’ils sont prêts à travailler, à progresser à porter haut les couleurs de la Paillade, Michel n’hésitera pas à les faire jouer. Lucas (Mincarelli), par exemple, a su faire bouger les choses. Quand il a joué, il est monté en puissance et a montré qu’il était capable de jouer à ce niveau-là. Même constat pour Enzo (Tchato), qui s’est petit à petit affirmé au poste d’arrière-droit même si, pour ce dernier, je pense que le fait d’avoir participé à la Coupe d’Afrique des Nations avec le Cameroun lui a donné une grande confiance en lui. Le coach n’est pas plus bête qu’un autre : si les gamins montrent qu’ils sont prêts à travailler, à avancer et à progresser il les fera jouer. Après, dire qu’il faut faire jouer les jeunes c’est bien mais encore faut-il avoir au sein de la formation des jeunes qui tapent à la porte et qui sont prêts à jouer, comme l’a fait Axel Guéguin en enchaînant deux ou trois matchs avec l’équipe professionnelle au mois de janvier avant de se blesser. J’en suis d’ailleurs désolé pour lui.
C’est la troisième saison consécutive que le club flirte avec la relégation. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je dirai plutôt la seconde car lors de la saison 2021-2022, même si notre deuxième partie d’exercice a été très compliquée et qu’il y avait une certaine forme de dilettantisme à un moment donné en ne gagnant que deux ou trois matchs sur la deuxième partie de saison, nous n’avons jamais réellement tremblé pour la descente.
Même si cette année a été compliquée, je n’oublie pas non plus que nous n’avons été qu’une seule fois en position de barragiste. L’inquiétude c’est une chose, elle existe, mais d’un autre côté, j’entends souvent que l’on va jouer l’Europe dès que l’on gagne 3 matchs d’affilée, puis que l’on va descendre quand on en perd 3 à la suite. Il n’y a pas de juste milieu.
À mon sens, notre recrutement a été réussi, notamment quand on évoque les arrivées d’Arnaud Nordin en début de saison dernière, de Mousa Tamari l’été dernier ou bien encore de Modibo Sagnan durant la trêve hivernale. Même si Akor Adams a été critiqué, il a tout de même déjà marqué huit buts en championnat et la saison n’est pas encore terminée. Il a montré qu’il avait des capacités.
Comment voyez-vous le prochain mercato estival ?
On continuera à faire ce qu’il est possible de faire avec les moyens qu’on a, tout simplement. Il faut qu’il y ait des jeunes qui grandissent et qui intègrent l’équipe première. A nous, ensuite, de renforcer l’ossature que nous avons cette année par deux ou trois éléments qui contribueront à la rendre plus forte. Il ne faut pas oublier que nous avons un effectif conséquent, sans joueur en fin de contrat. La saison prochaine, il n’y aura pas 12 arrivées et 15 départs. Pour l’instant nous avons prévu une ou deux arrivées et ensuite, les éventuels départs seront compensés poste par poste.
On a senti beaucoup d’engouement sur les derniers matchs au niveau des supporters. Quel regard portez-vous là-dessus ?
Ce serait top si on pouvait faire 17 000 personnes à chaque match comme contre Nantes mais c’est déjà important que le public ait répondu présent et que l’on ait senti une union sacrée. J’espère que ce sera aussi le cas ce dimanche contre Monaco. En tant que dirigeant, cela fait toujours plaisir de voir le stade pratiquement plein. Les joueurs ont aussi besoin de soutien, et d’être accompagnés. J’ai une pensée pour la Butte qui nous a toujours soutenus, y compris lorsque nous n’étions pas bien au classement, au lieu de rentrer en guerre, ce qui aurait pu être fait dans certains clubs. Il y a eu une union sacrée entre le club, les joueurs et nos supporters pour nous booster et cela a peut-être donné envie à d’autres personnes de venir poursuivre ce mouvement. Dans les matchs où nous en avons eu besoin, la ferveur a été là et c’est important que les supporters nous soutiennent. Quand on n’est pas bien, on a besoin de se sentir soutenu et ils ont été là. Je les en remercie et j’espère que ça continuera comme ça dans les semaines, les mois et les années à venir.
Comment abordez-vous la réception de l’AS Monaco, ce dimanche à La Mosson ?
Monaco est l’un des plus grands clubs français et c’est toujours un honneur de les recevoir. Cette équipe a été notre plus grande bête noire pendant de nombreuses années (aucune victoire contre cette équipe entre 1995 et 2018 NDLR). Au niveau des statistiques ce n’est jamais un plaisir de jouer Monaco, même si, sous la houlette de Michel Der Zakarian comme entraîneur, nous avons réussi de meilleures performances face aux Monégasques, que ce soit à La Mosson ou au stade Louis II. J’espère que ce sera une belle fête et que quelques points de plus lors des 2 derniers matchs nous permettront d’accrocher une place supplémentaire au classement. Si on peut accrocher la 10ème place, ce serait fabuleux après la saison que nous avons vécu. Finir sur une bonne note par une victoire ce serait magnifique. Cela récompenserait l’abnégation des joueurs, le travail qui a été effectué tout au long de la saison et cela montrera que, malgré les embûches, il y avait un groupe de qualité qui aurait peut-être pu terminer plus haut.
Le MHSC va aussi entamer sa 16ème saison consécutive en Ligue 1 en août prochain, un record dans l’histoire du club…
Oui et j’en suis très heureux. Ça fait toujours plaisir de faire partie du gratin du football français. Je pense qu’une 16ème saison consécutive dans l’élite, ce n’est pas négligeable et qu’il y a beaucoup de clubs, notamment pas loin de chez nous, qui aimeraient être à notre place. C’est encore plus beau de pouvoir vivre les 50 ans du club en Ligue 1. Une telle longévité dans l’élite est d’autant plus belle que financièrement c’est de plus en plus compliqué pour un club comme nous dans cette compétition où la grande majorité des clubs sont adossés à de grands groupes. Continuons à être un des derniers ‘’petits clubs gaulois’’ et battons-nous. Nous n’avons pas de potion magique mais nous pouvons compter sur quelques bonnes idées, notamment au niveau du recrutement. J’espère que les jeunes vont mettre le nez à la fenêtre aussi. En tout cas, nous sommes là et bien là et nous nous battrons jusqu’au bout pour porter haut les couleurs du MHSC.
Pouvez-vous nous dévoiler quelques surprises concernant les 50 ans du club ?
La première des choses, c’est que j’espère que nous aurons beaucoup d’abonnés, que le public sera présent dès le début de saison et que nous pourrons construire une équipe compétitive pour vivre cette année anniversaire du mieux possible. Faire une belle saison cette année-là, ce serait quelque chose de très symbolique. Concernant les festivités liées aux 50 ans, nous n’allons pas tout dévoiler maintenant. J’aimerai simplement que le public et les supporters cochent bien la date du 16 novembre 2024. La seule chose que je peux vous dire pour l’instant, c’est que, pour les garçons comme pour les filles, le maillot extérieur sera très sympa et vaudra le détour.
Que peut-on souhaiter au MHSC pour la saison 2024-2025 ?
D’abord un joyeux anniversaire ! Qui dit anniversaire dit de bons moments et qui dit de bons moments dit qu’il y aura de bons résultats. J’espère que nous vivrons une belle communion avec le public et avec nos supporters. Je souhaite que, même si l’on est le petit village gaulois et même sans potion magique, nous continuerons d’embêter des clubs en Ligue 1. J’espère que nous pourrons donner du bonheur aux gens qui nous aiment parce que je sais qu’il y en a beaucoup et cela fait toujours plaisir. A nous d’essayer de faire une belle saison et que les Anciens répondent présent pour les 50 ans afin de passer un bon week-end tous ensemble avec une belle fête. C’est aussi pour ça que j’insiste :
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