Maxime Esteve : « Une fierté de jouer ici » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Maxime Esteve : « Une fierté de jouer ici »

Le 8 août 2021, le jeune défenseur montpelliérain (21 ans) disputait son premier match de Ligue 1 face à l’Olympique de Marseille. Deux ans et demi plus tard, il revient sur son ascension avec la franchise et la spontanéité qui le caractérise

Si on te dit MHSC – OM, tu penses à quoi ?
A mon premier match en Ligue 1, évidemment ! (sourire) Même s’il y a eu défaite au bout (2-3), j’en garde quand même un très bon souvenir. Je n’avais appris que quelques jours avant la rencontre que j’allais être titulaire, on mène 2-0 à la mi-temps avant de se faire remonter suite à un doublé de Payet et un but d’Ünder. Toute ma famille était là, donc c’était un soir de fête et un moment fort pour moi. Avec le recul, je n’avais pas fait le match de ma vie mais si le coach m’avait reconduit quelques matchs plus tard, c’est que j’avais dû lui donner satisfaction.

Qu’est-ce qui t’avait le plus impressionné à l’époque ?
Je me souviens de l’intensité de la rencontre, de la concentration qu’il faut garder tout le temps… Pour moi, c’est ça la plus grosse différence entre le monde amateur et le monde professionnel. Tout se joue sur des détails. Si tu laisses 2 mètres à un joueur comme Dimitri Payet, il te met deux buts. Sur le coup-franc qu’il met, ça se joue à 20 cm et sur son deuxième but, il avait fait une percée intérieure avant de finir du plat du pied. C’était clinique…

A un moment donné, j’ai peut-être voulu faire plus que ce que je savais faire. Depuis le début de la saison, j’ai essayé de revenir aux fondamentaux

En tant que supporter du MHSC (avant d’en devenir joueur). Quels souvenirs gardes-tu des confrontations entre Montpellier et Marseille à La Mosson ?
Je me souviens de notre victoire lors de la saison 2009-2010 (2-0). Benoît Cheyrou marque un but contre son camp et Karim Aït-Fana fait un slalom géant avant de terminer du plat du pied et d’envoyer le ballon au fond des filets. C’était un super match, le stade était plein et il y avait un côté derby du Sud qui rend ces MHSC-OM si différents des autres. Je me souviens aussi du 3-3 lors de la saison 2020-2021, avec Gaëtan Laborde qui avait égalisé au bout du temps additionnel. Les confrontations entre le MHSC et l’OM sont souvent des matchs où il y a des buts. C’est le genre de rencontre qu’on attend dans une saison, autant quand on est joueur que quand on est supporter.

On a l’impression que tu as eu 1000 vies depuis ce premier match…
Tout est allé très vite, c’est vrai. Au début tout s’est bien passé. Quand tu joues avec de l’insouciance, tout est OK. Après, avec le temps qui passe, tu prends forcément un peu plus de responsabilités. Inconsciemment, tu te mets un peu plus de pression et, avec le recul, j’ai peut-être voulu faire plus que ce que je savais faire. Depuis le début de cette saison, je trouve que ça va mieux et je suis assez content de ce que je fais. J’ai essayé de revenir aux fondamentaux. Cela dit, je suis globalement très content de mon début de carrière, même s’il y a eu des moments difficiles. C’est une fierté de jouer ici, dans le club de ma ville et mon club de cœur. Je suis heureux de rendre fier ma famille et d’essayer aussi de rendre fiers les supporters.

Quand tu commences à jouer et à être performant, on te dit que tu es bon, sauf que tu n’es pas forcément prêt au retour de bâton quand tu n’es pas bon

As-tu douté à un moment donné, notamment au cours de cette année civile 2022 qui a été très compliquée collectivement ?
Forcément que tu doutes… C’est normal. Quand tu es jeune et que c’est la première fois qu’une telle période t’arrive, tu n’as pas le recul nécessaire pour savoir ce qu’il se passe et pour trouver les bons remèdes. J’ai aussi vécu une opération, j’ai eu un peu de mal à revenir, j’ai dû réapprendre à connaître mon corps… Tout ça n’est pas anodin mais, maintenant, tout ça est derrière moi et je me sens très bien.
Plus généralement, quand tu passes chez les pros, tout change. Il y a beaucoup de sollicitations, beaucoup de gens qui t’appellent et, petit à petit, tu as plus de responsabilités. Ce n’est pas forcément qu’on te les donne ou que tu les prends mais quand tu enchaînes 10 ou 15 matchs de bon niveau en Ligue 1, derrière, les gens attendent quelque chose de toi… et quand tu commences à faire un ou deux matchs moins bien, tu vois les gens qui te clashent un peu et ce n’est pas forcément facile à encaisser, surtout quand tu n’en as pas l’habitude. Quand tu commences à jouer et à être performant, on te dit que tu es très bon, sauf que tu n’es pas forcément prêt au retour de bâton quand tu n’es pas bon. C’est ce retour de bâton là vis-à-vis de la mauvaise performance qui est dure à appréhender. À des moments, tu te demandes même si tu as le niveau pour jouer ici et c’est encore plus vrai quand tu joues pour le club de ton cœur, ce qui est mon cas. Plein de choses te passent dans la tête mais, au fil du temps, tu apprends à solliciter les bonnes personnes de ton entourage et après ça repart. En somme, tout est une histoire de confiance en soi. Je pense avoir passé ce cap-là. J’ai appris à me détacher de certaines remarques des réseaux sociaux et à en faire abstraction. Bien sûr que je fais des erreurs, bien sûr que je dois encore progresser et travailler mais si j’ai fait presque 60 matchs en Ligue 1 à 21 ans, c’est que j’ai le niveau d’être là.

Tu es le 7ème plus jeune défenseur à compter 55 matchs en Ligue 1 à 21 ans et le 5ème de l’histoire du MHSC*. Qu’est-ce que cela t’inspire ?
Ça fait plaisir. C’est une fierté d’enchaîner les matchs en Ligue 1. Après, le cap des 100 matchs est important pour moi. Quand tu l’as franchi, tu peux réellement te dire que tu as vécu dans ce championnat. Je me suis toujours fixé ça comme objectif et je me dirai que je serai vraiment joueur professionnel de Ligue 1 une fois que j’aurais atteint ce chiffre.

Dans la série ‘‘Mille et une vies’’, tu as aussi découvert l’équipe de France Espoirs il y a quelques mois…
Ça aussi c’est une sacrée fierté. J’étais un peu surpris, je ne sais pas si j’étais le plus ‘’méritant’’ parce que c’était une période où je jouais moins mais, si le sélectionneur a fait appel à moi à 2 reprises, c’est sans doute parce qu’il a vu de bonnes choses. Quoi qu’il en soit, je le répète, c’est vraiment une immense fierté pour moi. Au premier regard, ce n’est qu’un détail mais, en équipes de jeunes tricolores, tu n’as pas ton nom floqué sur le maillot. En équipe de France Espoirs, oui. Quand tu rentres dans le vestiaire et que tu vois le coq avec un maillot de l’équipe de France floqué à ton nom, ça fait chaud au cœur. Je suis très attaché à mon club et à ma sélection. Représenter un pays comme la France, mon pays, c’est quelque chose de très fort. On a quand même énormément de chance de vivre en France et de représenter ce pays. Quand on sait les millions de personnes qui jouent au football en France, faire partie des quelques appelés en sélection des moins de 21 ans… on peut dire ce qu’on veut mais je trouve ça magnifique.

Jamais je n’irais au clash avec le club. Je tiens à ce que ça se passe très bien et je ne mettrai pas en porte-à-faux qui que ce soit

Tu as eu des sollicitations cet été, on t’a un temps annoncé sur le départ. Comment l’as-tu vécu ?
En début de mercato, on m’a annoncé que j’allais partir, j’étais conditionné à ça. Plus le mercato avance plus les sollicitations arrivent, et au final ça ne se fait pas. C’est particulier à vivre parce que tu t’attends à partir mais que ça ne se concrétise pas ; mais aussi parce qu’il faut en même temps se concentrer sur son club. C’est le club qui te paye et tu te dois de te donner à fond pour lui parce que tu es un employé mais ce n’est pas forcément évident dans la tête. C’est dur d’être entre deux chaises comme ça mais, au final, je suis très content d’être resté. Une chose est sûre, si un jour je dois être amené à partir, jamais je n’irais au clash avec le club. Je tiens à ce que ça se passe très bien et je ne mettrai pas en porte-à-faux qui que ce soit. On verra comment les choses évolueront mais si je peux m’inscrire sur la durée avec le club, ce sera avec grand plaisir.

Malgré ton jeune âge, tu ne te dérobes jamais. On sent beaucoup de spontanéité dans tes réponses…
J’essaie… Plus globalement, je dois peut-être prendre plus de poids dans l’équipe mais je n’ai, peut-être là aussi, pas encore la légitimité pour le faire. Disons que j’essaie d’être spontané et de parler avec mon cœur. Je suis parfois maladroit comme la saison dernière à l’issue du match à Strasbourg. C’était un peu une erreur de parcours on va dire.

Le groupe est conscient de la situation ; nous savons tous que nous avons un bon effectif mais, du point de vue comptable, la réalité est là

Depuis quelques semaines, tu es de retour dans le 11 de départ, d’abord en tant que latéral gauche puis dans l’axe, au sein d’une défense 5 comme 4 éléments…
J’essaie d’analyser mes matchs et je suis assez content de mon début de saison, que ce soit au niveau des statistiques ou sur le plan du jeu. J’ai eu trois entraîneurs différents depuis le début de ma carrière professionnelle (Olivier Dall’Oglio, Romain Pitau et Michel Der Zakarian) ; chacun d’eux a une approche et des demandes différentes, notamment sur ce que doit faire un défenseur. Nous avons discuté avec le coach, j’ai pris conscience de ce qu’il voulait. C’était important de discuter avec lui d’autant qu’il évoluait au même poste que le mien. Au fil des matchs, j’ai l’impression que ça va de mieux en mieux. Il faut que ça continue. Quant au fait d’évoluer latéral gauche, c’est mon poste de formation mais je n’y avais pas évolué depuis les équipes de jeunes, ici à Montpellier. Au final je pense que ça ne s’est pas trop mal passé. Si un jour le coach doit me mettre à ce poste-là, il sait que je peux dépanner. C’est un plus pour le club mais aussi pour moi. Je peux jouer défenseur central ou latéral quel que soit le système. Tant que je suis sur le terrain je suis satisfait. Si le coach me met gardien de but, croyez-moi je serais content de jouer !
(sourire) Je suis au service de l’équipe
.

Quel regard portes-tu sur la saison de l’équipe ?
Elle est compliquée d’un point de vue comptable. Nous avons vécu plein de péripéties depuis le début de la saison. Le match contre Clermont, qui aurait pu nous basculer dans une bonne dynamique, nous a fait du mal. Quoi qu’on en dise, avec la victoire qui se dessinait, on aurait 3 points de plus aujourd’hui et quand on sait qu’en Ligue 1 un point vaut de l’or, la lecture de notre début de saison ne serait pas la même aujourd’hui. C’est un fait, on ne peut pas le nier mais il ne faut plus s’y attarder dessus non plus. Maintenant c’est fait. Nous devons aussi faire face à beaucoup de blessés, mais je suis certain que les personnes qui sont disponibles actuellement feront le maximum pour le bien de l’équipe et que les blessés qui reviendront petit à petit nous apporteront un plus pour avoir le meilleur groupe possible.
Sur le terrain, l’essentiel c’est de gagner le plus de points possibles. Le groupe est conscient de la situation ; nous savons tous que nous ne sommes pas à notre place parce que nous avons un bon effectif et des bons joueurs mais, du point de vue comptable, la réalité est là… Il doit y avoir une réaction de l’équipe et nous en sommes tous conscients.

A quel genre de match t’attends tu mercredi soir ?
L’OM est une très grosse équipe qui a l’effectif pour jouer l’Europe et être sur les deux tableaux avec le championnat. Nous sommes prêts pour ce Derby du Sud. C’est un match important pour nos supporters avant les Fêtes et nous allons tout faire pour le gagner. J’espère qu’ils feront un maximum de bruit et nous soutiendront le plus possible.
De notre côté, nous donnerons le maximum aussi. Un match se joue à 11 contre 11 mais avec le public qui nous pousse derrière, on peut franchir beaucoup d’obstacles ensemble. Après seulement après, il sera temps de penser aux fêtes de fin d’année car, on sait très bien qu’en cas de mauvais résultats, elles seront plus difficiles à vivre. Ce serait vraiment important pour nous de mettre nos adversaires quelques points derrière nous avant la trêve. Quoi qu’il en soit, je profite de cette interview pour souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année à l’ensemble des supporters du MHSC.

*toutes les statistiques contenues dans cet articles sont datées d’après la 15ème journée

 

A lire également

26avr2024

Équipe pro

Le dimanche 12 mai à 21h, le MHSC recevra l'AS Monaco pour le dernier match de la saison à domicile. L'occasion d'une très belle fête face à un des cadors du championnats  avec des places à partir de 8€. Ne manquez pas ça !
Lire la suite

Équipe pro

Dominateurs en première période et rapidement devant au tableau d'affichage grÂce à un but d'AKOR adams, les montpelliérains ont ensuite souffert en seconde mi-temps pour finalement obtenir ce qui reste un bon point sur la route du
Lire la suite

24avr2024

Supporters

MHSC vs FC Nantes, J-2 !
Lire la suite