Franck Rizzetto : « Faire basculer le sort du bon côté » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Franck Rizzetto : « Faire basculer le sort du bon côté »

Finaliste de la Coupe de France 1994 avec le MHSC, l’actuel entraîneur adjoint du club montpelliérain revient sur cette aventure et sur ce qui rend cette compétition dont Montpellier dispute un huitième de finale ce mercredi contre Nice à La Mosson (20h30), si spéciale

Il y a quasiment un an, vous êtes revenus avec Michel Der Zakarian pour diriger à nouveau l’équipe première. Quand Michel t’appelle, quelle a été ta réaction ?
D’abord, je n’étais pas disponible contractuellement puisque je devais régler certaines choses avec Brest et c’est ce qui explique pourquoi je n’ai pas exactement le même nombre de matchs que Michel. Je suis donc arrivé une semaine plus tard, après son premier match contre Brest justement. Au-delà de cet élément, je n’ai pas hésité la moindre seconde pour revenir. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à ce club où j’ai effectué une grande partie de ma formation. C’est aussi le club qui m’a permis d’éclore, donc, c’était un plaisir de revenir.

La mission n’était pas simple mais vous aviez réussi une superbe remontée. Comment l’analyses-tu ?
Il y a une certaine fierté d’avoir réussi cette mission, c’est évident, mais le plus grand plaisir c’est qu’on a senti que les joueurs ont adhéré tout de suite à notre discours et les résultats ont suivi. Même si les résultats actuels sont plus difficiles, on essaie de faire perdurer cela. La vérité, ce sont les joueurs qui la détienne sur le terrain. Ce sont eux qui mettent les ingrédients pour gagner les matchs. Quand on demande des choses et qu’il y a des résultats derrière. Ça fait énormément plaisir.

Si j’en suis là aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à ce club où j’ai effectué une grande partie de ma formation. C’est aussi le club qui m’a permis d’éclore, donc, c’était un plaisir de revenir ici

Comme tu viens de le dire, cette année c’est plus difficile pour diverses raisons. Quel regard portes-tu sur cette saison et sur notre situation actuelle ?
Il est certain que notre première partie de saison n’est pas aussi belle qu’on l’espérait. On n’a pas trop mal débuté, puis ça a été un petit peu plus difficile sur le milieu et la fin de la première partie de saison avec une période creuse. Aujourd’hui, on a repris un peu plus de solidité défensive, même s’il y a encore des choses perfectibles. Cependant, on a du mal à marquer dans le jeu. Si l’on excepte la victoire en Coupe de France et notre but samedi dernier à Rennes, nous avons essentiellement marqué sur des phases arrêtées. Il faut qu’on arrive à retrouver cet allant offensif, cette justesse qui vont nous permettre de marquer des buts.

Tu as été un très bon milieu offensif. Selon toi, quelles sont les recettes à appliquer pour que la confiance revienne justement ?
Il faut avoir beaucoup d’abnégation et de volonté pour essayer d’y arriver… oser, tenter. Je n’ai jamais été un grand buteur, j’étais plutôt un bon passeur, mais la priorité c’est de donner le meilleur de soi-même et, avec le travail, je suis persuadé qu’à un moment donné, la roue va finir par tourner dans le bon sens. Il faut toujours essayer de vouloir s’appliquer, de vouloir essayer de comprendre, essayer de réussir… mettre tous ces ingrédients pour être efficaces.

Le championnat est très serré. Penses-tu que l’on va arriver à se sortir de cette mauvaise passe ?
Oui, bien sûr. Depuis le début de la saison, on a quand même montré certaines qualités, de bonnes phases aussi et je pense qu’une fois qu’on aura notre effectif au complet et surtout à 100 %, on a les moyens de s’en sortir. Après, il faut mettre les moyens. Sur le papier, on peut penser que beaucoup d’équipes ont peut-être moins de qualité que nous, mais le papier c’est le papier et le terrain c’est le terrain... Or, c’est le terrain qui fait la différence.

Au fond de moi je me disais :  ''Que rêver de mieux pour commencer une carrière que de vivre cette aventure-là ?''

Il y a aussi quelque chose qui a changé par rapport à ton 1er passage, c’est l’arrivée dans le staff de David Bechkoura. Comment définirais-tu votre binôme ?
Il est arrivé quand nous nous sommes engagés à Brest. Je pense que nous sommes un bon binôme pour Michel (Der Zakarian). On se répartit les tâches, on travaille ensemble, on fait les choses ensemble... Chacun dit les choses à sa manière, avec son tempérament et sa personnalité et je pense que chacun a son impact. Nous sommes complémentaires mais surtout, nous avons la même vision de la façon de travailler. C’est ce qui me semble être le plus important. Il y a beaucoup de respect entre nous. 

Il y a 30 ans, en 1994, tu as participé au magnifique parcours du MHSC, battu en finale de la Coupe de France par l’AJ Auxerre (3-0). Avec le recul, quel regard portes-tu sur cette aventure ?
C’est quelque chose de magnifique. En plus, à titre personnel, ce parcours-là correspond vraiment à mes débuts de titulaire à Montpellier. Jusque-là, j’étais dans le groupe mais pas forcément titulaire. C’est vraiment à partir de ce mois de janvier 1994, lorsque le parcours de Coupe de France a débuté, que Gérard Gili a commencé à me faire confiance et que j’ai pu enchaîné les matchs. Au fond de moi je me disais : « Que rêver de mieux pour commencer une carrière que de vivre cette aventure-là ».
Concernant le parcours lui-même, je me souviens bien évidemment de ce premier match contre Saint-Malo, au stade de la Route de Lorient à Rennes (aujourd’hui Roazhon Park). Nous nous étions qualifiés aux tirs au but alors que, 10 minutes avant la fin, le ballon filait vers le but avant d’être ralenti puis arrêté par une flaque d’eau devant la ligne. Ça nous avait permis de dégager le ballon catastrophé et, au final, on s’était qualifié alors qu’à quelques centimètres près, on aurait pu être éliminé dès le premier tour. On se qualifie miraculeusement et finalement on arrive jusqu’en finale.

pour moi, ces 2 matchs à Marseille et à Lens sont les deux plus marquants de notre parcours cette année-là (en Coupe de France 1994)

Ensuite ?
On gagne contre Beauvais au tour suivant (3-0), puis à Laval (2-1), mais je me souviens surtout de ce qui s’est passé ensuite. On va gagner au Vélodrome, face à l’Olympique de Marseille, qui avait été sacré champion d’Europe un an avant, en allant au bout de nous-mêmes et en nous imposant aux tirs au but (0-0 à la fin du temps règlementaire). On était une bande de mômes, il n’y avait que des grands noms en face et c’était vraiment un moment très fort. Je me souviens d’ailleurs que, dès le coup de sifflet final, la première chose à laquelle j’avais pensé, c’était de traverser le terrain pour récupérer le maillot de Rudi Völler, l’avant-centre de l’OM qui était aussi celui de l’équipe nationale d’Allemagne. Ce n’est qu’ensuite que je suis allé retrouver mes coéquipiers. Trente ans après, j’ai toujours le maillot à la maison et le souvenir est inoubliable. En demi-finale, on doit à nouveau se déplacer, à Lens, qui était forcément favori chez lui. Nous, nous n’étions que des jeunes et nous avions fait un gros match, très solide. Christophe Sanchez et Bruno Carotti nous permettent de nous imposer 2-0. Dans le vestiaire, c’était la folie. Même si, ensuite, il y avait la finale au Parc des Princes avec tout ce que cela représente, pour moi, ces 2 matchs à Marseille et à Lens sont les deux plus marquants de notre parcours cette année-là.

Et la finale contre Auxerre ?
Je dirai que nos amis auxerrois nous ont pris à notre propre jeu. Ils nous ont bien attendu et nous ont bien contré, chose que nous avions remarquablement fait à Marseille et à Lens. Ils nous ont laissé le ballon et on s’est rapidement fait prendre à revers pour finalement s’incliner 3-0. Même s’il y a cette grosse déception au bout, ce parcours reste et restera toujours quelque chose de magnifique. La majeure partie d’entre nous, nous avions éclos les deux années précédentes, quasiment tous issus du Centre de Formation, et ça rajoutait un sentiment particulier à cette épopée. C’était extraordinaire. On était beaucoup de jeunes, encadrés par quelques anciens dont Michel Zakarian et Thierry Laurey qui donnaient de la voix derrière. Les deux nous conseillaient beaucoup, chacun à leur façon. Pour en revenir sur Michel que je côtoie aujourd’hui puisque c’est notre entraîneur principal, c’était déjà quelqu’un d’exemplaire sur le terrain en tant que joueur, que ce soit dans la mentalité mais aussi la générosité et la combativité.

Voir cette statue de saint-gabriel lorsque nous sommes arrivés au Parc avec le bus C’était assez emblématique

Si tu devais retenir une image de cette aventure quelle serait-elle ?
Je crois que c’est à cette époque-là que le Président Louis Nicollin venait d’acheter le Mas Saint Gabriel. Il avait amené la statue de Saint Gabriel à proximité du Parc des Princes et on a vu cette statue lorsque nous sommes arrivés au Parc avec le bus. C’était assez emblématique.

Tu as aussi connu un parcours en Coupe de France en tant qu’entraîneur de Rodez en 2009 puisque vous aviez éliminé le Paris Saint-Germain au Stade Paul-Lignon en huitième de finale avant de tomber en quart de finale contre Rennes. Comment avais-tu vécu cette aventure-là ?
En 16e de finale on avait d’abord éliminé Troyes (2-1). Ensuite, recevoir Paris pour un petit club amateur comme l’était Rodez à l’époque, c’était vraiment quelque chose de fort. Je me souviens que, dès l’échauffement, la grêle avait commencé à tomber alors qu’une demi-heure plus tôt, le ciel était bleu et sans nuage. On les avait reçus dans des conditions aveyronnaises, avec un temps bien changeant. Il y avait le froid, le vent, la pluie, la grêle… En tant que coach, quand on fait la causerie de ce genre de match, on n’a pas besoin de présenter les joueurs adverses. Tout le monde les connaît. On avait mal commencé puisqu’on avait encaissé un but au bout d’un quart d’heure. On pouvait se dire que la soirée allait être longue puis finalement, petit à petit, Paris a peut-être joué un petit peu facile et, de notre côté, nous avions décelé une ou deux choses à exploiter et nous avions réussi à le faire. On a failli marquer une fois, une deuxième et le destin était avec nous ce jour-là. Nous égalisons puis gagnons 3-1 après prolongation grâce notamment à un doublé de Jérémy Choplin dont une frappe lointaine un peu à l’image de celle de Bruno Carotti à Lens en 1994. C’était extraordinaire !

Dans tous les matchs, il faut avoir l’efficacité dans tout ce que l’on fait. Que ce soit en coupe pour se qualifier ou en championnat pour prendre les 3 points

À Montpellier, tu as aussi vécu une demi-finale en tant qu’adjoint de Michel Der Zakarian, en 2021 avec une défaite aux tirs au but face à ce même Paris Saint-Germain…
C’était une ambiance particulière avec des restrictions sanitaires. On avait fait une belle partie, on sentait qu’on pouvait réaliser l’exploit et ce n’est pas passé loin. Autant lors de la demi-finale de Coupe de la Ligue que nous avions disputée quelques mois plus tôt face à l’AS Monaco, on était vraiment passé au travers et on avait senti d’entrée qu’on n’y arriverait pas, autant là, contre Paris, on avait vraiment le sentiment qu’on pouvait y arriver. Nous avions fait un match très sérieux et très rigoureux. Il n’avait pas manqué grand-chose

Qu’est-ce qu’il faut de plus dans un match de Coupe ?
Dans tous les matchs, il faut avoir l’efficacité dans tout ce que l’on fait. Que ce soit en coupe pour se qualifier ou en championnat pour prendre les 3 points. Il faut être déterminés, généreux, intelligents et justes techniquement. Quant au concept d’élimination directe, il a changé depuis que la prolongation n’existe plus. Avant, on se disait que les ‘’petits’’ clubs pouvaient flancher physiquement dans cette demi-heure supplémentaire mais, aujourd’hui c’est différent : d’abord parce que les ‘’petits’’ clubs sont beaucoup mieux préparés qu’avant avec des entraînements plus réguliers des entraîneurs diplômés, des staffs complets… et ensuite parce qu’en arrivant directement aux tirs au but, on sait qu’à ce moment-là, tout est possible.

Pour conclure quel regard portes-tu sur la réception de Nice, ce mercredi à La Mosson en huitième de finale de Coupe de France justement ?
On connaît le potentiel et la qualité de cette équipe niçoise. C’est une équipe avec un style bien particulier, qui aime maîtriser et temporiser le jeu. En championnat, nous avions fait un match très intelligent face à ces Aiglons qu’il faudra rééditer mercredi soir en essayant de convertir nos occasions quand nous en aurons. On en avait eues lors de notre confrontation championnat, (même si nous en avions concédé aussi) mais nous n’avions pas su les mettre au fond. Il faudra être plus efficaces mercredi soir. On doit se donner les moyens de se qualifier en espérant que la réussite soit avec nous pour faire basculer le sort du bon côté ; que l’on puisse marquer et ne pas prendre de but… Et si on doit passer aux tirs au but, même si ça risque d’être difficile émotionnellement, je signe tout de suite (sourire).

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