Léo Leroy, l'éloge de la patience | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Léo Leroy, l'éloge de la patience

Arrivé au Domaine de Grammont il y a bientôt 2 saisons, le milieu de terrain de 23 ans enchaîne les matchs ces dernières semaines en prenant une importance de plus en plus prépondérante dans le jeu de son équipe. La récompense d’une belle abnégation et d’une ascension qui ne fait sans doute que commencer.

Son patronyme fleure bon le foot des années 2000-2010. À cette époque-là, du PSG à Evian Thonon-Gaillard en passant par Guingamp, Lens, Sochaux, le Stade Rennais ou bien encore l’OM (entre autres), Jérôme Leroy (419 matchs et 45 buts dans l’élite au compteur), le père de Léo, faisait partie des milieux de terrain les plus créatifs de la Ligue 1. Il comptait parmi ces joueurs au bagage technique hors normes, capables de coups de génie, par des passes cachées ou une frappe venue de nulle part qui finissait sa course dans la lucarne ; comme d’un coup de sang qui faisait le charme de cette époque où tout n’était pas forcément aseptisé. Mais il suffit de regarder une séance d’entraînement au Domaine de Grammont, de voir sa qualité de passes combinée à cette tête toujours levée (la marque de fabrique de son paternel) pour comprendre que Léo Leroy ne doit pas sa place dans le monde professionnel au nom prestigieux qu’il porte mais bien à son talent.

 J’ai toujours adoré le ballon rond, je suis vraiment passionné. Ça fait partie de ma vie depuis tout petit

Né à Marseille le 14 février 2000, à l’époque où son père portait le maillot de l’OM, le jeune Léo a passé l’essentiel de son enfance entre les ballons de foot et les valises de déménagement tant Jérôme changeait régulièrement de club. « C’est vrai qu’on a pas mal bougé à l’époque, sourit Léo. Si je me souviens bien, c’est à Lens que j’ai débuté le foot en club vers l’âge de 5 ans. J’ai toujours adoré le ballon rond, je suis vraiment passionné. Ça fait partie de ma vie depuis tout petit ».

C’est bien plus à l’Ouest, du côté de Rennes, qu’il s’est véritablement familiarisé avec le milieu du football. Tandis que son père avait repris son baluchon de footballeur après 4 saisons chez les rouges et noirs (2007-2011), Léo s’y est établi durant 11 saisons, entre son 7ème et son 18ème anniversaire. Membre d’une belle génération où figuraient notamment Sofiane Diop, Warmed Omari, Lorenz Assignon ou bien encore Wilson Isidor, Léo avoue comprendre très vite « qu’il y avait du beau monde devant moi et qu’il valait mieux que je parte pour avoir du temps de jeu ».

j’ai senti que je ne pouvais pas trouver meilleur projet pour m’épanouir que celui du MHSC

Devenu Directeur Sportif de Châteauroux une fois ses crampons raccrochés, son père le rapatrie à la Berrichonne, où ses performances mettent rapidement tout le monde d’accord. Installé au poste de n°8 après un bref passage par l’équipe réserve, sa grande taille, sa vision du jeu et sa justesse de passe en font rapidement un élément de base du club alors présidé par Michel Denisot. En un an et demi en pro, il totalise 57 matchs en L2 (1 but) avec le club castelroussin. Auteur de très belles prestations malgré la relégation de son équipe en National, il décroche même quelques sélections en équipe de France U19. De quoi attirer l’œil des recruteurs montpelliérains, qui l’engagent durant l’été 2021 : 

« J’avais une très bonne image du MHSC, de ce que ce club représente et de ce qu’il dégage, explique Léo Leroy. Je l’ai aussi choisi par rapport à ma progression. Je savais qu’il me restait beaucoup de caps à franchir et, au cours des discussions, j’ai senti que je ne pouvais pas trouver meilleur projet pour m’épanouir. En plus, j’ai senti une réelle volonté des dirigeants montpelliérains de me faire signer et progresser sur le long terme, donc je n’ai pas hésité ». 

il fallait que je m’adapte pour rentrer progressivement dans l’équipe

D’emblée, le nouveau n°18 pailladin fait forte impression durant la préparation estivale 2021, mais contre toute attente, l’entraîneur d’alors, Olivier Dall’Oglio ne lui donne que très peu de temps de jeu. Après quelques entrées en jeu dont une première en L1 dès la première journée contre l’OM – « un moment forcément particulier » reconnait-il – Léo doit attendre la 7ème journée pour connaitre sa première titularisation (contre Bordeaux à La Mosson, le 22 septembre 2021), puis une seconde quelque peu ‘’casse-gueule’’ à Monaco un mois plus tard (le 24 octobre) où il doit remplacer au pied levé Jordan Ferri suspendu. En difficulté, il cède sa place au bout de 45 minutes et devra ensuite attendre le mois d’avril et un déplacement à Marseille pour retrouver une place de titulaire en Ligue 1. Si sa fin de saison est beaucoup plus prometteuse (5 titularisations sur les 7 derniers matchs), le début de l’exercice en cours prend la même tournure. Léo ne joue pas – ou très peu – avec une seule titularisation sur les 14 premières journées. « La saison dernière, j’avais été un peu déçu après ma préparation où j’avais été surpris d’être à l’aise aussi rapidement mais, d’un autre côté, je savais que je découvrais la Ligue 1, que j’arrivais dans un nouveau club, qu’il s’agissait plus d’un projet à long terme et qu’il fallait que je m’adapte pour rentrer progressivement dans l’équipe », explique-t-il. S’il assure « ne pas avoir tant douté que ça », il reconnait cependant que le fait de voir le scénario se répéter au début de cette saison l’a un peu plus affecté : « C’était un peu plus compliqué, c’est vrai ».

Peu de temps après sa nomination, Romain Pitau en fait pourtant un de ses choix forts en l’installant durablement au milieu de terrain montpelliérain. Sous la direction du champion de France 2012, Léo enchaîne enfin les matchs et montre qu’avec du temps de jeu il gagne en coffre et en confiance. « J’ai senti qu’on me faisait confiance d’entrée de jeu. Quand on enchaîne les matchs, c’est plus facile, d’autant que je suis à un poste où il faut beaucoup courir donc c’est mieux d’avoir le rythme ».
Son poste justement, a longtemps fait débat. Formé n°10 à Rennes – « cela m’a permis de beaucoup travailler techniquement » – il a ensuite brillé en n°8 à Châteauroux avant de s’établir au poste de n°6, ici, à Montpellier. Seul problème, il lui a fallu du temps pour muscler son jeu, comme le disait Aimé Jaquet à Robert Pirès dans le célèbre documentaire ‘’Les Yeux dans les Bleus’’ « dès que j’ai signé c’est la première chose qu’on m’a dit. Tout le monde me l’a rabâché, sourit Léo. Je savais qu’il fallait que je travaille cet aspect de mon jeu, car j’ai peut-être un peu plus de retard sur l’agressivité que nécessite le poste de numéro 6 ; mais petit à petit j’ai comblé ce manque, même si je peux encore progresser dans ce domaine, comme dans d’autres aspects de mon jeu ».

mon père a marqué le public, mais parfois, les gens oublient que c’était un joueur très technique parce qu’il avait ses petits moments où il s’énervait

Depuis son intronisation à la veille de la réception de Brest, Michel Der Zakarian continue de faire confiance à ce milieu polyvalent, qui, en plus de marquer des points dans le secteur de la récupération, dispose toujours de cette qualité de passe qui permet de casser les lignes, comme le faisait son glorieux paternel. L’occasion de parler avec lui de sa relation mais aussi des comparaisons avec son père : « Il y a toujours un peu ce regard au début mais par la suite tout s’est bien passé, il n’y a pas eu de problème, explique Léo. Mon père m’a toujours donné des petits conseils, il m’accompagnait régulièrement aux entraînements et était souvent présent dans les tribunes pour voir mes matchs. Il n’y a pas tant de comparaisons mais plus des allusions. Moi, je le prends plus positivement car je suis fier de sa carrière. De plus, il était dans un registre plus offensif que le mien ». Une chose est certaine, au rayon des différences, Léo dispose d’un calme à toute épreuve qui tranche avec le côté sanguin de son père « c’est vrai que je suis beaucoup plus calme, rigole Léo. Le côté sanguin de mon père a marqué le public, mais parfois, les gens oublient que c’était un joueur très technique parce qu’il avait ses petits moments où il s’énervait ».

continuer à progresser et apporter de plus en plus à l’équipe

Auteur de 25 matchs toutes compétitions confondues depuis le début de la saison, l’ancien Castelroussin se voit en tout cas récompensé de ses efforts et de sa patience. En manque de temps de jeu à certains moments, il n’a jamais lâché ni montré ses états d’âme mais a continué à travailler pour être aujourd’hui enfin valorisé. Un retour sur investissement qui lui fait forcément plaisir : « J’en suis très heureux, reconnait-il. Aujourd’hui, je prends plus d’initiatives sur le terrain, j’ai moins peur de tenter des choses et je trouve plus ma place dans l’équipe. Je me sens mieux physiquement, en termes de rythme, de courses à haute intensité et de répétition des efforts. Ma relation technique avec les autres milieux de terrain se peaufine aussi au fil des entraînements et des matchs. Mon objectif est de continuer à progresser et d’apporter de plus en plus à l’équipe d’ici la fin de la saison ». 

Ça me ferait plaisir de marquer et j’aimerais encore plus que ce premier but soit à la Mosson. J’y pense mais ce n’est pas mon rôle premier et encore moins une obsession. Ce qui importe aujourd‘hui, c’est que l’équipe enchaîne les bons résultats

Au rayon de ses axes de progressions figure celui de nourrir un peu plus ses statistiques, car s’il a été à l’origine de plusieurs actions de but cette saison, il n’a encore délivré aucune passe décisive ni marquer de but, alors que sa frappe de balle très précise fait souvent trembler les filets à l’entraînement. Et si son 1er but était pout ce soir contre Lorient ? « Ça me ferait plaisir de marquer et j’aimerais encore plus que ce premier but soit à la Mosson, répond-t-il. J’y pense mais ce n’est pas mon rôle premier et encore moins une obsession. Ce qui importe aujourd‘hui, c’est que l’équipe enchaîne les bons résultats ». L’occasion d’évoquer la saison montpelliéraine dans son ensemble : « Elle est divisée en deux avec une première partie très compliquée, puis une seconde beaucoup plus positive avec de bonnes séries. C’est une saison moyenne mais qui se finit bien et c’est une très bonne chose. Désormais il faut essayer de faire que cette dynamique dure le plus longtemps possible, y compris la saison prochaine ». En attendant, place à la réception du FC Lorient ce dimanche à La Mosson. « C’est une bonne équipe de notre championnat qui a des principes de jeu au sol, de jeu court et de combinaisons, qui a fait un gros début de saison et qui réalise une deuxième partie de championnat très positive également et qui dispose de très bons joueurs », souligne Léo, qui se souvient aussi du match aller, remporté 2-0 par le MHSC, fin décembre en Bretagne. « C’était une grosse performance de l’équipe. Nous étions revenus fort pour ce premier match post Coupe du Monde et pour ma part, c’était le début de la période où j’ai pu enchaîner les matchs donc c’était quelque chose de très positif aussi ».

Je suis très fier et très heureux de pouvoir m’inscrire dans la durée avec le MHSC

La transition est toute trouvée pour évoquer sa saison personnelle : « Elle me semble assez satisfaisante puisqu’après avoir été un petit peu compliqué au début mais j’en suis notamment responsable parce que si on ne vous fait pas jouer c’est que forcément il manque quelque chose. En revanche après la Coupe du Monde, j’ai eu beaucoup plus de temps de jeu, je me suis senti plus dans le rythme et en confiance. Malgré ce, je pense que je peux faire encore mieux. Je sais que j’ai encore beaucoup de choses à améliorer et à apprendre ». Personnage « assez casanier » qui aime bien « regarder des séries et films » mais aussi « se balader en ville, visiter de nouveaux restaurants, ou faire les magasins », Léo Leroy tient aussi à saluer les supporters pailladins pour leur soutien : « La victoire contre Rennes nous a fait beaucoup de bien sur le plan comptable, mais aussi parce qu’elle a été acquise dans ces circonstances difficiles. On a senti le public derrière nous, et encore plus quand on était en infériorité numérique ça nous a permis de nous surpasser pour arracher cette victoire. En plus, nous avons su enchaîner derrière par une magnifique victoire à Monaco (4-0). Ça fait plaisir de battre des adversaires de haut de tableau ce qui ne nous était pas arrivé depuis un long moment. Ça prouve qu’on en est capable et qu’on a de la qualité ». De qualité il est aussi question pour Léo Leroy puisque ce dernier a récemment prolongé son contrat avec le MHSC. La preuve d’une confiance mutuelle : « Je suis très fier et très heureux de pouvoir m’inscrire dans la durée avec le MHSC. Je m’y sens bien, que ce soit avec le Président, le staff, mes coéquipiers ainsi que les salariés. J’avais vraiment cette volonté de continuer l’aventure ici. » 
Talentueux, discret, humble et travailleur, Léo Leroy semble avoir tout pour plaire à son nouveau public.

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