Khalil Fayad, une précocité au service du collectif | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Khalil Fayad, une précocité au service du collectif

Lancé en début de saison, le jeune milieu de terrain (18 ans), raconte sa découverte de la Ligue 1 et sa fierté d’évoluer dans l’élite avec son club formateur. 

La métaphore du conte de fée a peut-être de quoi faire sourire tant elle a des airs de déjà vu, mais il est difficile de qualifier autrement la trajectoire de Khalil Fayad. Il suffit de se plonger début 2012 pour comprendre que l’allusion va au-delà d’une certaine facilité d’écriture : « Je n’avais pas encore 8 ans, raconte ce Montpelliérain de naissance, qui a grandi dans le quartier des Sabines, à proximité de celui de la Croix d’Argent. J’ai toujours été fan du MHSC et j’avais intégré le club quelques mois plus tôt. Lors de la Galette des Rois du club, j’avais gagné un lot qui m’avait permis de vivre la préparation de MHSC – Bordeaux de l’intérieur », se souvient-il avec des étoiles plein les yeux. « C’était l’année du titre, en 2012, et alors même que je n’avais pas encore vécu de match à La Mosson, j’avais pu passer la journée avec les pros. Honnêtement j’étais impressionné ».

Admirateur de Younes Belhanda, il se souvient d’avoir eu la chance « de prendre une photo avec lui, tout comme avec Olivier Giroud d’ailleurs. Elle avait déjà beaucoup de valeur à l’époque, mais quand on voit qu’Olivier est Champion du monde aujourd’hui, elle est encore plus belle », sourit-il.

je n’ai jamais oublié que même si j’étais jeune et que la notion de plaisir était très importante, il y avait un contrat pro à aller chercher

Il n’en fallait pas plus pour inspirer le jeune homme. Après avoir évolué en pointe pendant 2 saisons, comme Giroud, puis avoir fait un bref passage au poste de défenseur central (de U10 à U12), c’est finalement au poste de milieu offensif de Younes Belhanda que Khalil finit par s’établir. Au-delà des origines marocaines, il partage avec l’actuel joueur du club turc d’Adama Demirspor, cette faculté à voir le jeu avant les autres et à distiller des passes cachées capables de déstabiliser une défense. Vous y ajoutez une frappe de balle hors normes pour son âge et une bonne précision sur coup de pied arrêté (comme son autre idole, Zinedine Zidane, dont il avoue « regarder très régulièrement toutes les cassettes et vidéos diverses et variées de ses actions »), et vous comprendrez pourquoi ce garçon-là a quelque chose en plus. « Comme je suis Montpelliérain, j’avais la chance d’être au centre de formation, tout en restant externe, ce qui me permettait de vivre chez moi, avec mes parents. Je dois vous avouer que c’est un aspect psychologique important qui m’a pas mal aidé, raconte Khalil. Malgré ce statut un peu particulier, j’ai pris beaucoup de plaisir à jouer lors de ces années… mais je n’ai jamais oublié que même si j’étais jeune et que la notion de plaisir était très importante, il y avait un contrat pro à aller chercher ».

les coachs m'ont fait confiance et ça m'a beaucoup aidé dans ma progression

Déjà très mature pour son âge, il raconte n’avoir retenu « que du positif, avec une bonne génération » mais reconnait surtout que « c’est au centre de formation qu’on apprend tout : la rigueur, le sérieux, le travail invisible… donc j’ai beaucoup appris là-bas ». Quant au fait d’avoir toujours été surclassé depuis les U14, il n’en retire pas de gloriole excessive, mais simplement « le plaisir que ça se soit bien passé. J’en étais très heureux. Ça prouve que les coachs m’ont fait confiance et ça m’a beaucoup aidé dans ma progression ».

Certes, mais avec la grande maturité qui le caractérise, ce fan de sport en tout genre (basket, tennis, padel) qui aime aussi profiter de son temps libre pour taquiner la manette de sa Playstation 5 avec Fifa, Fortnite ou Call of Duty comme jeux vidéos favoris, savait que le plus dur restait à venir. Lancé en réserve (alors en N2), dès ses 16 ans et demi, il avoue que le choc a été assez rude : « Tout change complètement, estime-t-il. On tombe contre des pères de famille qui mettent beaucoup plus d’impact et qui ont beaucoup plus d’expérience et de vice. Techniquement, c’est plus fort aussi. Sans manquer de respect à personne, franchement, il y a un grand écart entre les jeunes et séniors ».

Débuter au parc des princes devant plus de 40 000 personnes, c'était impressionant mais j'étais surtout excité de faire mes premiers pas en ligue 1

Il restait alors à Khalil à découvrir le grand monde : celui des pros et de la Ligue 1. Intégré à quelques séances d’entraînement de l’équipe première la saison passée, il voit son 1er contrat professionnel prendre effet le premier juillet dernier. Numéro 22 sur le dos – « Un choix par défaut au départ car c’était un des seuls disponibles, mais, en y réfléchissant, c’était aussi mon premier numéro en équipe de France U16 donc le symbole était sympa » – Khalil Fayad fait d’entrée bonne impression par son petit gabarit, vif et technique et sa bonne vision du jeu, même s’il reconnait de lui-même devoir progresser « au niveau des contacts, des duels et du jeu de tête ». À tel point que son entraîneur d’alors, Olivier Dall’Oglio, lui offre ses premières minutes en Ligue 1 dès la 2ème journée lors du déplacement à Paris : « Débuter au Parc des Princes devant plus de 40 000 personnes, c’était impressionnant mais j’étais surtout excité de faire mes premiers pas en Ligue 1 », reconnait-il. J’ai mis un peu de temps à réaliser mais je n’étais pas déconcentré non plus car, en pareil cas, il faut vite se mettre dedans. Il y a un enjeu collectif d’abord et personnel ensuite car il faut se montrer ». De ce côté-là, c’était plutôt réussi puisque Khalil a délivré une passe décisive pour sa première apparition en Ligue 1. « Jordan (Ferri) me fait la passe, je crochète et je la donne à Enzo (Tchato) qui me fait un super appel. Après, c’est Donnarumma qui est en face donc tout le mérite lui revient », précise-t-il avant d’ajouter : « Sur le coup, on ne réalise pas trop parce qu’on est dans le match et qu’il y a beaucoup d’intensité. C’est vraiment dans les vestiaires où, avec Enzo, on s’est dit qu’on était très content ».

 Il faut voir avant tout le monde et savoir où et à qui tu vas passer le ballon avant même de le recevoir

Puisqu’il reconnait « être assez timide au début mais qu’une fois que le courant passe, il peut vite devenir chambreur », vient alors le temps de le chambrer… car cette précocité lui a aussi valu d’être expulsé dès sa première titularisation dans l’élite, une semaine plus tard contre Auxerre à La Mosson… « Sur le coup j’avais réellement l’intention de récupérer le ballon et de ne faire de mal à personne. Forcément, je regrette mais ce qui est fait est fait. C’est une expérience en plus qui m’a fait gagner en maturité. Sur le coup, je n’ai pas compris pourquoi il y avait rouge, mais quand j’ai revu les images, j’ai compris la raison pour laquelle j’avais été expulsé ».

Comme un clin d’œil du destin, c’est contre cette même équipe auxerroise au match retour que Khalil a délivré sa 2ème passe décisive, pour sa 18ème apparition dans l’élite : « Une petite revanche par rapport à l’aller, sourit-il. J’étais très content d’être rentré et d’avoir pu aider l’équipe à ramener une victoire à l’extérieur. Je me retourne, je récupère la balle et je vois Stephy qui part, alors je le lance… ensuite je lui ai fait confiance et je savais que ça allait finir au fond des filets. En plus, la dernière fois que le MHSC était allé à Auxerre, c’était lors du match du titre de Champion de France, donc c’est un très beau symbole ».

On vit une saison en dents de scie qui ne reflète pas le travail qui est effectué au quotidien

Lorsqu’on lui demande d’évoquer plus largement sa découverte de l’élite, l’international U19 tricolore (qui pourrait d’ailleurs participer à l’Euro de sa catégorie l’été prochain à Malte en cas de succès lors du tour élite prévu au mois de mars), évoque de nombreux changements : « Par rapport à la N2 de l’année dernière, il y a tout l’engouement autour de nous : les grands stades, les supporters, tandis que sur le terrain c’est surtout la qualité technique qui m’a le plus impressionné, il y a vraiment peu de déchet. Il faut voir avant tout le monde et savoir où et à qui tu vas passer le ballon avant même de le recevoir ». Autre aspect, le jeune Montpelliérain vit aussi une première saison pro en forme d’apprentissage accéléré, puisqu’après des difficultés en termes de résultats, le club a déjà connu 3 entraîneurs différents cette saison : « On vit une saison en dents de scie qui ne reflète pas le travail qui est effectué au quotidien, souligne-t-il. J’aimerais qu’on soit plus « récompensé ». Mais avec le travail qu’on fournit à l’entraînement et le nouveau coach, je pense que ça va le faire ». L’occasion d’évoquer avec lui la ‘’méthode Der Zakarian’’ : « Je suis très jeune et j’ai trop peu de recul pour l’analyser de manière complète, mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’il instaure une base défensive qui est vraiment importante, souligne Khalil. Le coach nous transmet sa hargne et le fait d’aimer défendre ; c’est une bonne chose. Il nous inculque de rester solides avant de nous projeter vers l’avant ou d’anticiper une prise de balle pour ne pas prendre de but. Une fois qu’on récupère la balle, on s’adapte et puis on a les joueurs qu’il faut pour marquer ».

Il n'y a pas de cible facile en ligue 1

Sur un plan plus personnel, le jeune montpelliérain évalue sa saison comme étant plutôt positive : « Je pense effectuer une bonne première saison, dit-il timidement. Je suis assez régulier et j’essaie d’apporter à l’équipe dès que je suis sur le terrain. Je suis content car j’ai su être décisif et j’espère l’être encore plus d’ici la fin de saison. Le club me donne du temps de jeu donc je suis très content, mais je reste conscient que je dois continuer à progresser et que j’ai encore beaucoup de choses à apprendre ». Son meilleur souvenir jusqu’ici ? : « Je dirai le match contre Strasbourg à domicile, où on va chercher la victoire avec un penalty à la dernière minute (2-1, le 17 septembre dernier NDLR). Le succès à la maison contre Brest mi-février (3-0) nous a aussi fait beaucoup de bien car nous n’avions pas gagné à La Mosson entre ces deux matchs. Lorsqu’on voit le travail effectué au quotidien par tous les joueurs et le coach, on a franchement mérité cette victoire ». Nul doute que Khalil et ses équipiers signeraient volontiers pour le même scénario cette après-midi contre Angers, mais le jeune milieu de terrain refuse de s’enflammer : « ça ne va pas être facile. Certes, aujourd’hui ils sont derniers mais tout le monde a besoin de ces 3 points, il n’y a aucun match qui est fait d’avance, nuance-t-il. C’est à nous de bien l’aborder et de mettre tous les ingrédients qu’il faut pour le gagner. Le danger est de dire qu'Angers est une cible facile, car il n’y a pas de cible facile en Ligue 1. Ce qui est certain, c’est que nous n’avons pas oublié la défaite du match aller, donc nous allons arriver avec nos armes et avec un esprit revanchard ». Quant au fait qu’il soit statistiquement difficile de remporter 2 matchs consécutifs à domicile, Khalil refuse d’y penser : « Les statistiques veulent dire beaucoup de choses mais, sur le terrain, il y a 22 acteurs et la meilleure équipe l’emportera. C’est ce qu’on fournira sur le terrain qui nous fera gagner ou pas ».

depuis tout petit je vais à la mosson en espérant pouvoir un jour, porter le maillot du mhsc dans ce stade

Personnage qui se décrit comme « assez timide mais très sociable une fois que la glace est brisée », tout en avouant « être d’un naturel impatient, exigeant envers les autres mais aussi et surtout envers lui-même », Khalil Fayad ne pouvait terminer cet entretien sans évoquer sa fierté de porter le maillot de son club de cœur et de sa ville natale chez les pros : « Depuis tout petit je vais à la Mosson en espérant pouvoir un jour, porter le maillot du MHSC dans ce stade. Je suis dans ma ville, dans le stade qui m’a toujours fait rêver, et je rends mes parents et proches fiers donc je suis forcément très heureux, conclut-il. Je suis aussi conscient des devoirs que cela confère vis-à-vis de mes dirigeants et des supporters. Je sais ce qu’ils ressentent dans les tribunes puisque j’ai été à leur place et je sais aussi à quel point ils sont importants pour nous. J’espère que nous allons vivre et leur faire vivre une belle fin de saison. En tout cas, porter le maillot du MHSC en pro, c’est quelque chose de très fort pour moi et j’espère qu’on va réussir à porter les couleurs du club le plus haut possible ». Nous aussi ! 

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