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Le 5 majeur de Paul Lasne

Au mois de juin prochain, Paul Lasne fêtera le 5e anniversaire de son arrivée au MHSC. L’occasion de revenir sur le parcours au club d’un joueur et d’un homme intéressants à plus d’un titre

De par le poste (ou plutôt les postes qu’il occupe tant sa polyvalence est précieuse), Paul Lasne n’est pas le joueur dont on parle le plus. Question d’exposition, de personnalité aussi, mais il suffit d’une petite division, comme on en fait en salle de classe, pour se rendre compte de sa prépondérance au sein de l’effectif du MHSC. En 5 saisons au club (il bouclera sa cinquième fin mai), Paul pourrait disputer dimanche son 145e match sous la tunique héraultaise. Si l’on intègre le fait qu’il a passé quasiment un an sans jouer après une rupture du ligament croisé du genou en 2015, cela fait une moyenne de 36 matchs par saison. « 5 ans, c’est tout de même quelque chose de bien dans un milieu où les joueurs sont souvent amenés à bouger régulièrement. C’est assez rare de nos jours de rester longtemps dans un club, explique d’emblée le n°7 pailladin. Au MHSC, en revanche, on sent que c’est plus dans la culture du club comme on le voit avec ‘‘Vito’’, Daniel ou ‘‘Souley’’. Même si je suis encore loin d’eux, je suis très attaché au club et ça fait du bien de se stabiliser dans un club, d’y avoir des repères, des habitudes et de ressentir un certain attachement. C’est très positif aussi de connaître les gens du club, pas seulement dans l’univers du foot directement, mais aussi les personnes qui y travaillent hors du terrain mais qui, elles aussi, vivent à 100 % pour le club. »

Un club que Paul, arrivé en juin 2014, a vu évoluer, avancer. Sportivement d’abord – « C’est très positif de ce point de vue-là, notamment depuis deux saisons puisque l’année dernière, même si on termine 10e, on avait fait une belle saison, une demi-finale de Coupe de la Ligue contre Monaco et un beau parcours en Coupe de France aussi et nous sommes restés dans la course à l’Europe jusqu’au mois d’avril. On sentait déjà qu’il y avait une évolution par rapport aux saisons précédentes et ça se confirme cette année puisqu’on joue aussi une place européenne. On sent qu’on s’installe de plus en plus dans les places d’honneur. » - mais pas seulement : « On sent aussi que l’extra-sportif se professionnalise de plus en plus en termes d’installation de structures, de manière dont on se déplace, dans la manière dont on travaille, dont évolue la structure administrative aussi et j’espère que le nouveau stade nous permettra de franchir un palier dans ce domaine. Tout ceci montre que le club progresse d’année en année. »

Une évolution positive à laquelle Paul apporte sa pierre au quotidien, lui l’infatigable récupérateur de ballons. S’il reconnait « avoir une préférence pour un poste au milieu de terrain » - sa polyvalence est un atout précieux. « C’est mon travail de répondre présent et de répondre aux exigences du staff et de la L1 quand on fait appel à moi. J’essaie de faire mon travail du mieux possible. Ça m’arrive d’avoir des états d’âme, ça m’arrive parfois de râler ou de faire la gueule, comme tout un chacun mais cela fait partie du métier et quel que soit l’endroit où le coach me positionne sur le terrain, cela prouve qu’il compte sur moi et je donne le maximum, détaille-t-il avant d’ajouter : « Le foot est certainement le sport collectif le plus individualiste, mais quand tu es dans une équipe, dans un club, il faut faire le maximum pour toi mais il faut faire le maximum pour l’équipe sinon tu fais un sport individuel. »

LE TRAVAIL D’ESPOIR ORANGE ET RÊVE BLEU EST TRÈS POSITIF

 

Jouer collectif, Paul le fait sur le terrain  de par son poste de travailleur de l’ombre mais aussi en dehors. Très impliqué dans les opérations caritatives du club, il est notamment très sensible au sort des enfants hospitalisés. « C’est un domaine qui me tient à cœur, reconnait-il. On fait un métier d’image, on véhicule de l’espoir et un peu de magie pour les petits et les jeunes passionnés de foot, donc ça me parait logique de donner un peu de temps. Avec le fonds de dotation ‘‘Espoir Orange et Rêve Bleu’’, le club s’investit beaucoup et c’est très positif, comme cela a été le cas pour l’achat de voiturettes qui amènent les enfants vers le bloc opératoire afin d’atténuer leur stress. De mon côté, je m’implique également, au côté de l’association ‘‘les p’tits doudous’’, dans le financement de la musicothérapie qui va, avec un objectif similaire, essayer d’atténuer le stress des enfants à l’hôpital. C’est en cours et j’espère que cela va aboutir. »

En attendant, c’est sur le terrain, à travers ses prestations que Paul va essayer de donner du bonheur aux supporters montpelliérains. Et lorsqu’on lui demande en quoi il a évolué ces dernières années, sa réponse est assez précise. « Ma blessure au genou (qui l’a tenu éloigné des terrains pendant quasiment un an NDLR) m’a forcément freiné dans mon évolution mais je pense avoir gagné en expérience et assurance ces 5 dernières saisons mais aussi dans le foot de jouer plus vers l’avant à une touche de balle. Je m’améliore encore dans certains aspects de mon jeu et j’ai toujours envie de progresser, ce qui est à mon sens vital pour un sportif de haut niveau. »

Au fil de ces 5 saisons pailladines on note aussi quelques coups d’éclat ou plutôt des coups de canon comme ce lob inscrit face au PSG – « Le plus émouvant car c’était le premier après ma blessure » - ou bien encore ses trois superbes frappes contre l’OM, Bordeaux et Saint-Etienne – « mon préféré sur le plan esthétique »-. Habitué des frappes lointaines, il a même étoffé sa panoplie en marquant le 1er but de la tête (plongeante en plus) de sa carrière en Ligue 1. « J’en avais marqué un avec Ajaccio qui avait été dévié par un défenseur et qui lui avait été attribué, donc c’est bien le premier, sourit-il. En plus, c’est contre Bordeaux mon club formateur. C’est bien de marquer mais c’est toujours mieux quand il y a la victoire au bout, c’est le plus important. » Suffisant pour envisager une reconversion au poste d’avant-centre ? « S’il y a des méformes ou des suspensions, je suis apte à répondre présent, rigole-t-il. Ce n’est pas un poste qui me déplairait, donc, pourquoi pas ! »

AMIENS ARRIVE DANS UNE PÉRIODE CRUCIALE

Et pourquoi pas ce soir contre Amiens ? « Tous les matchs seront capitaux jusqu’à la fin. C’est une évidence de dire ça mais Amiens arrive dans une période cruciale car cette rencontre se situe entre la réception du PSG et le déplacement à Saint-Étienne dès vendredi, annalyse-t-il. Il faudra tout donner pour décrocher la victoire ». Au moment d’évoquer sa saison personnelle, l‘ancien ajaccien reconnait « que ce n’est pas ma saison la plus aboutie car il aurait aimé rentrer un peu plus dans la rotation de l’effectif »  mais estime « être content des matchs que je fais, quand je suis appelé à jouer, content de mes rentrées en jeu aussi. Je trouve que je suis dans le ton et j’espère avant tout et surtout que la saison se terminera du mieux possible pour nous.»  Car c’est bien sur le collectif qu’il se concentre : « Collectivement, nous avons eu un coup de moins bien sur le début d’année civile 2019 mais, globalement, on fait tout de même une belle saison.  C’est bien pour la progression du club. Et si ça pouvait se concrétiser par un barrage pour l’Europa League, ce serait top ! » S’approcher encore un peu plus des 150 matchs disputés sous le maillot pailladin serait en tout cas une belle récompense pour Paul Lasne, un homme vrai et le genre de joueur sur qui un entraîneur et un club peuvent compter.

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