Dimanche à Rennes, Mathieu Deplagne a disputé le 100e match de sa carrière en Ligue 1. A cette occasion, le latéral droit montpelliérain (25 ans) a accepté de revisiter sa carrière avec humour et sincérité. A l’image du personnage.
Qu’est-ce que cela te fait d’avoir 100 matchs en Ligue 1 au compteur?
Ça fait plaisir, de visu déjà, quand tu atteins les 3 chiffres c’est plutôt sympa (rires). Quand on est jeune on se dit souvent que quand on atteint les 100 matchs en L1 on peut se dire professionnel alors… Avoir fait ces 100 matchs avec le MHSC, mon club formateur est un beau symbole aussi. Ça montre une certaine continuité et, pour moi qui porte ce maillot depuis l’âge de 8 ans, c’est forcément quelque chose de fort. Ce maillot c’est comme une seconde peau pour moi et le MHSC fait partie intégrante de ma vie.
Ton plus grand souvenir ?
C’est difficile à dire parce que je n’aime pas trop ressortir un match en particulier. Un seul parmi les 100 c’est compliqué donc j’en retiendrai plusieurs à commencer par celui à Marseille où on avait gagné 2-0 (août 2014). Il y avait une super ambiance au stade et l’emporter au Vélodrome, c’était un bon moment. Au niveau du symbole, comme à chaque fois que je le place il me paye un resto, c’est notre première titularisation ensemble avec Jonathan Ligali (rire). C’était contre Lens à Amiens (2015). J’avais joué dans l’axe, on n’avait pas pris de but, et, pour nous qui avions tout connu au club depuis tout jeune, c’était une belle image et un match particulier dans une saison où on avait fini à 2 pas de l’Europe. Si je devais retenir une saison dans sa globalité ce serait d’ailleurs celle-là (2014-2015). On avait fini 7e, il y avait une bonne entente et ça s’était ressenti sur le terrain.
Ton match le plus difficile ?
Plus qu’un match, je retiendrai un endroit : Monaco. Louis II est un stade qui ne nous réussit vraiment pas.
Le match où tu t’es le plus régalé et que tu aimerais revivre ?
En général, je dirai tous les matchs où il y a une grosse ambiance dans de gros stades comme au Parc des Princes, au Vélodrome ou encore à Geoffroy Guichard. Ce sont des matchs avec beaucoup de monde, une belle pelouse, une belle ambiance et ce sont des matchs que tu as souvent envie de revivre.
Le match dont tu aimerais inverser le score ?
C’est difficile à dire… J’opterai pour ceux qui ont vraiment compté, notamment lors de cette période il y a deux saisons où on luttait pour accrocher l’Europe. Je me souviens notamment de ce match perdu contre Paris à La Mosson qui nous prive d’une finale pour une qualification européenne la semaine suivante à Bordeaux… des matchs comme ça où un petit détail peut tout changer et qui auraient pu aboutir sur quelque chose de plus beau… mais je ne suis pas du genre à vouloir refaire le passé, le fait est là, il n’y a qu’une seule vérité.
Ton stade préféré hors Montpellier ?
Je pense que, pour un footballeur, en France, le stade ultime c’est le Parc des Princes au niveau du prestige, de l’ambiance aussi… Après évidemment, Marseille et son stade Vélodrome c’est aussi quelque chose de fort avec une super ambiance aussi.
Le math le plus fou que tu aies joué ?
Le match à Lorient où on mène 4-1 et où ça se termine en 4-4 (saison 2013-2014). Quand j’ai vu Paris en prendre 6 à Barcelone ça m’a rappelé des vieux souvenirs. Ça te tombe sur la tête comme ça, tu prends 3 buts, tu ne sais plus d’où ça te vient. C’est une sensation bizarre et tu te dis que tu ne maîtrises rien en fait.
Le joueur le plus impressionnant contre qui tu aies joué ?
Il y en a plusieurs, à commencer par Zlatan Ibrahimovic, qui, sur le terrain, par sa présence est très impressionnant. Physiquement, c’est une masse. Il y avait Fekir aussi dans « sa grande période » qui était venu à la Mosson et qui nous avait beaucoup impressionnés. Sinon, en tant que défenseur, je retiendrai les appels de balle de Cavani qui sont impressionnants et cela se vérifie tous les week-ends d’ailleurs.
Qu’est-ce qui a le plus changé chez toi après 100 matchs de Ligue 1 ?
Beaucoup plus de maturité et beaucoup moins impressionné forcément, notamment par les petits détails de l’environnement qui, lors des premiers matchs focalisent plus ton attention. Aujourd’hui, avec l’expérience, tu es plus concentré sur le jeu de l’équipe et sur ce que tu as à faire. Quand tu as 19 ou 25 ans, tu n’abordes forcément plus les matchs de la même manière.
Ton avis sur la saison de l’équipe ?
Pénible et assez compliquée à l’image du match de ce week-end où tu es à 10 minutes d’obtenir un point et de passer à une fin de saison confortable ; finalement on perd et on remet ça à la semaine d’après. On fait des petites séries d’une ou deux victoires, après on perd 2 ou 3 matchs… On a fait preuve de beaucoup d’irrégularité et c’est frustrant car on est capable de faire de très bons matchs contre des grosses équipes comme Paris, Bordeaux, Marseille et à l’inverse faire des matchs moyens pour perdre contre des équipes de milieu de tableau comme Lille ou Rennes. Désormais, il nous faut ce point qui nous assurerait le maintien pour passer à la saison suivante.
Un mot sur ta saison personnelle
C’est une saison un peu particulière avec des séries où je joue et d’autres où je joues moins. Dans l’ensemble je pense que cette saison je joue moins par rapport aux 2 ou 3 dernières. J’aurais évidemment aimé que cette saison soit meilleure et à l’image de l’équipe, j’aurais souhaité être plus régulier, mais quoi qu’il en soit, je continue à travailler et quand on fait appel à moi je suis là et je donne le maximum.
Comment abordes-tu le match contre Lyon ce dimanche à La Mosson
Il va falloir qu’on prenne ce point qu’il nous faut pour se mettre à l’abri, c’est un peu la même configuration que face à Rennes. Ça va être un match compliqué contre une équipe lyonnaise taillée pour l’Europe et qui a des joueurs compétitifs. Il faut faire le boulot à domicile et remplir notre devoir. Il faut rester concentré sur nous sans se préoccuper de ça ou faire des calculs. A nous de faire un match solide et si on y met la manière, le résultat viendra de lui-même. Ce serait un beau cadeau pour le public aussi, une délivrance en quelques sortes. Ça permettrait de souffler un bon coup et de passer à une nouvelle saison. On était dans une situation compliquée il y a 2 3 mois, à nous de finir le boulot.
On se donne rendez-vous pour la 200e ?
Je l’espère, on verra mais en tout cas ce serait avec grand plaisir. Je vis au jour le jour, année par année, je donne le maximum et après, on verra bien.
Pour conclure pourrais-tu nous livrer une anecdote de ces 100 matchs ?
J’ai la particularité d’avoir commencé par un match de Ligue des Champions plutôt qu’un match de Ligue 1. Je pense que c’est rare dans l’Histoire. C’était à Arsenal. C’était grandiose de pouvoir jouer un match de Ligue des Champions avec Montpellier. Jamais je n’aurai pensé ça en signant mon 1er contrat pro un an auparavant.
