Jean-Mathieu Descamps : « Il faisait 600°C ce jour-là à Bordeaux ! » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Jean-Mathieu Descamps : « Il faisait 600°C ce jour-là à Bordeaux ! »

Montpelliérain de naissance, ayant fait toutes ses classes au MHSC, Jean-Mathieu Descamps a eu sa chance en pros de 2002 à 2004 sans vraiment réussir à y faire son trou. Il a par contre été décisif lors de l'unique match que le MHSC a gagné dans son histoire chez les Girondins de Bordeaux. C'était un 9 août 2003. Entretien.

Jean-Mathieu, que deviens-tu ?
J'ai mis un terme à ma carrière de joueur en juin dernier avec Grenoble en raison d'une blessure à la cheville que je soigne encore. Depuis, je suis devenu entraîneur adjoint à Aigues-Mortes en Division d'Honneur. Je vais continuer à passer mes diplômes, une fois ma cheville soignée, pour espérer devenir entraîneur. Et pourquoi pas un jour revenir à Montpellier !

Le coaching, c'est vraiment quelque-chose qui t'attire ?
Mes quatre ou cinq dernières années de joueur, je commençais vraiment à avoir mes idées sur le jeu et j'échangeais beaucoup avec mes coachs. C'est venu naturellement. De toute façon, à part le ballon, je n'ai jamais rien fait d'autre de ma vie. J'espère donc rester dans le milieu, ça serait tout « bénéf » pour moi.

Flashback sur tes débuts dans le foot, on peut dire que tu étais un enfant du cru au MHSC...
Ah oui, j'étais un pur produit du club ? J'avais commencé au MHSC vers mes 10 ans et je suis passé par toutes les étapes du centre de formation. Cela a été une période très enrichissante même si cela a quand même été très difficile. Dans le sens qu'étant un enfant du cru, j'ai vu passer beaucoup de monde et cela a tardé avant que je sois réellement récompensé de mes efforts. J'ai eu mon premier contrat à 18 ans et ce n'était pas forcément un avantage d'être montpelliérain. Mais je me suis accroché et j'avais la chance d'avoir la famille à côté donc je rentrais tous les week-end et c'est vrai que par rapports à d'autres, en étant jeune, c'était plus facile à digérer.

 

J'AI VOULU FRANCHIR LES ÉTAPES TROP VITE ET JE ME SUIS GRILLÉ TOUT SEUL

À l'époque, tu ne devais pas être le seul petit montpelliérain à rêver de jouer pour l'équipe de sa ville. Qu'est-ce qui a fait la différence pour que tu arrives à franchir toutes les étapes de la formation  jusqu'à avoir ta chance sur une quinzaine de matchs en élite ?
Avant de passer avec les pros, j'ai eu 6 mois de très bons avec l'équipe réserve en marquant pas mal de but. C'est ce qui a fait la différence, je pense. C'est là que j'ai pris conscience de mes qualités en étant également très bien conseillé par « Pascalou » Baills et Michel Der Zakarian. Ils m'ont mis en confiance, ils m'ont aidé à atteindre mon potentiel de buteur afin qu'on me donne l'a chance de pouvoir intégrer l'équipe première.

On se rappelle forcément de ses premières minutes en équipe fanion...
Oui, bien sûr. C'était à Ajaccio et j'étais entré sur le terrain dans les arrêts de jeu à la place de Victor Bonilla. C'était même un 11 septembre, je me souviens, un très bon moment et un bon souvenir. Maintenant, ma carrière est passée avec des choix que j'ai fait qui ne m'ont pas forcément servi pour la suite. Mais bon, c'est la vie, c'est fait et voilà !

Aujourd'hui, avec le recul, si tu devais donner des conseils à un jeune qui pointe le bout de son nez en équipe première, quels seraient-ils pour que eux arrivent à franchir le cap sur la durée ?
Déjà, mon premier conseil, ce serait de leur dire de profiter de l'instant présent. Puis de s'accrocher, de ne pas lâcher et de ne pas forcément être attiré par les sirènes d'autres clubs. Car Montpellier, c'est vrai que c'est un club formateur, qui donne sa chance aux jeunes, mais moi j'ai voulu franchir les étapes trop vite et je me suis grillé tout seul, on va dire.

 

ON ÉTAIT ALLÉ CHERCHER UN POINT À BORDEAUX, ON EN A PRIS TROIS !

Suis-tu toujours le football et la Ligue 1 ?
Oui, bien sûr, et le MHSC plus particulièrement. C'est mon club de cœur. Je suis venu au stade voir le premier match contre Angers. J'attends cependant un peu avant de revenir car ils avaient perdu, je ne veux pas être un chat noir.

Dimanche se profile un Bordeaux-Montpellier, un de ces déplacement pour le MHSC qui ne lui réussi que très rarement sur le plan comptable. Tu as fait partie de la seule équipe de l'histoire du club à y avoir gagné en août 2003...
C'était mon premier match en tant que titulaire chez les pros. Un match en plein mois d'août, écoute … il faisait 600 degrés ! J'avais la langue qui été collée au palet, c'était horrible ! Mais j'arrive à récupérer un ballon sur un côté, je gagne deux ou trois duels avant de mettre le ballon en retrait vers Habib Bamogo qui la met au fond. 1-0, victoire au bout. On était allé chercher un point, on en a pris trois. C'était magnifique. 

Te souviens-tu de la préparation de cette rencontre et de cette journée-là ?
Je ne me souviens plus forcément de la préparation du match, si ce n'est que c'était encore  le « trio » sur banc. Bernardet, Baills et Printant avaient donné leur chance à certains jeunes comme Nico Godemeche, moi, ou Mansour Assoumani aussi il me semble. C'était la période où « Val » Mézague venait d'avoir son accident de voiture et on avait tous un t-shirt en soutien. C'est vrai que cela nous avait donné un motivation en plus. Au marquage, j'avais Pochettino sur moi. Devant ils avaient Chamakh qui commençait a jouer avec Bordeaux, Eduardo Costa au milieu, Caneira derrière aussi.. Après, je ne me souviens plus trop de l'équipe exacte. J'avais entendu parlé de ce long couloir de Chaban-Delmas et c'est vrai qu'il était très long (rires) ! J'étais surtout dans l'excitation de jouer mon premier match. Je l'avais appris dans la semaine précédent le match. La première journée de championnat, c'était Rennes à domicile et j'avais fait une bonne rentrée. Rui Pataca était un peu sur la « touche » et le coach m'avait dit qu'il allait me lancer, que je n'avais rien à perdre et qu'il fallait juste que je donne mon maximum. Au final, je suis sorti vers la 65ème minute de jeu, je commençais à avoir des crampes alors que je ne n'ai jamais eu des crampes sur un terrain à part ce jour-là ! Je m'étais vraiment donné à fond.

 

L'INNOCENCE DE LA 1ÈRE SAISON AVAIT FAIT PLACE À L'INEXPÉRIENCE CELLE D'APRÈS

Puisque tu fais partie des seuls à y avoir gagné avec La Paillade, quel conseil pourrais-tu donner à une équipe du MHSC pour tenter de gagner à Bordeaux ?
Donner le maximum ! Après, un match de foot, d'un week-end sur l'autre, ce n'est jamais le même. Cela va être une situation compliquée et il faut surtout que les joueurs retrouvent leur confiance. La saison passée, ils ont fini 7èmes et il n'ont pas perdu leur football. Il faut juste qu'il y ait ce petit déclic pour qu'il revienne.

Comment vois-tu ce match contre Bordeaux ?
Cela aurait été bien d'y aller après un match de Coupe d'Europe en semaine pour qu'ils soient un peu plus fatigué ! Je pense surtout que la trêve internationale aura été bénéfique au MHSC car je pense que les joueurs sont certainement dans le doute complet. On ne va pas dire qu'ils sont dans une situation où ils n'ont rien à perdre, mais maintenant il faut lâcher les chevaux et arracher la victoire au bout, pour sortir le club de la merde.

Selon toi, qui a vécu un sauvetage miraculeux en 2002/03 puis une opération maintien qui a échoué la saison suivante, qu'est-ce qui fait pencher la balance du bon ou du mauvais côté ?
Sincèrement, je pense que c'est dans les têtes, car le niveau on l'avait à l'époque et je pense qu'ils l'ont aussi aujourd'hui. En ce qui nous concerne, on avait peut-être plus de joueurs d'expérience lors de la saison du sauvetage avec les Franck Silvestre, Barbosa, Carotti. La saison d'après, ce n'était plus pareil. Certains anciens étaient partis, les autres avaient pris un peu d'âge ou connu des blessures. On se sentait peut-être déjà arrivé alors qu'au contraire il fallait bosser encore plus. On va dire surtout que l'innocence de la première saison avait fait place au manque d'expérience la suivante.  Ce sont les petits détails qui font la différence et c'est surtout la confiance qui fait aussi la chose. De toute façon, en football, c'est 90% de mental. En tant que joueur offensif, je sais qu'à ce poste-là on a besoin de confiance et, nous, quand on est descendus, on ne l'avait pas forcément. Alors c'était compliquée.

Un petit but, pour les attaquants actuels du MHSC qui n'ont pas marqué depuis le début de saison, ça peut suffire à créer le déclic ?
Ça peut servir de déclic, oui. De ce que j'ai vu au stade contre Angers ou à la télé sur les autres matchs, il n'y avait pas selon moi de vrai avant-centre. Un système sans point d'appui, c'est compliqué. L'arrivée de Yatabaré peut faire du bien dans ce sens. J'avais bien aimé le petit Mounié mais il a été prêté à Nîmes. C'est vrai que l’innocence dont je parlais un peu plus tôt, peut être une force au départ mais qu'au final il manque un peu d'expérience pour garder la balle, obtenir des coups francs ou des choses comme ça. 

Ton meilleur souvenir avec le MHSC ?
Le match du maintien contre Lyon en 2002/03 lors de l'avant dernière journée de championnat. Eux ils sont champions ce soir-là et nous on obtient le maintien à la maison. Même si je n'avais pas participé et que j'étais resté sur le banc, on fait la fête tous ensemble. On était beaucoup de jeunes comme « Val » Mézague, Mansour Assoumani, Bertrand Robert, Jimmy Mainfroi, Lafourcarde, Godemeche, Colombo, Atik, Darbion... Beaucoup d'entre-nous de la génération 1983-84 étaient sorti à cette période-là. ON avait vécu une fin de saison palpitante.

Ton pire souvenir ?
Quand Landreau a niqué ma carrière (rires) ! C'était un match pour ce fameux maintien. On gagne 1-0 contre Nantes à la maison, c'est Fodé Mansaré qui inscrit le but de la victoire. De mon côté, j'avais mis une reprise de volée de fou mais Landreau était allé la chercher main opposée dans la lunette... Si je mets ce but, je pense que ma carrière peut être différente derrière ça. Ce but aurait fait parler de moi, il m'aurait mis en confiance. Ce but aurait peut être aussi changé l'image de certains sur moi et il aurait pu m'aider à faire autre chose par la suite. Cette volée, on m'en parle encore ...

SA CARRIÈRE EN BREF

Nom : Descamps Prénom : Jean-Mathieu Né le 12 février 1983 à Montpellier. Taille : 1m81 Poste : attaquant. Parcours : MHSC (2002-04), Malaga CF (2004-05), FC Libourne (2005-06), Racing Ferrol (2006-07), FC Sète (2007-08), FC Libourne (2008-09), Perpignan CFC (2009-10), Jura Sud (2010), FC Martigues (2010-12), Grenoble Foot 38 (2012-14).

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